Jacques Monory : nocturnes américains

Né à Paris, Jacques Monory entre a d'abord travaillé dix ans avec son ami l'éditeur de photographie Robert Delpire. Mais il n'a jamais cessé de peindre et dès 1955 il expose à Paris. Au moment où se développe le Pop art aux États-Unis, il remet l’histoire humaine et sa propre vie au centre de ses tableaux. Il puise son inspiration dans le cinéma et particulièrement les films noirs dont il propose ses "arrêts sur image" avec voitures, revolvers, femmes, gangster et policiers.

Son exposition Mythologies quotidiennes (1964) préfigure du mouvement de la Figuration Narrative. Sa série Meurtres (1968) le rend célèbre par ses atmosphères inquiétantes et l’utilisation de ce bleu romantique - expression selon lui du désir impossible et de la mise à distance du monde.
En 1975, il devient un des artistes de la galerie Maeght de Paris, y expose les Opéras Glacés puis Technicolor et Ciels et est invités dans le monde entier Biennale de Venise (1986), exposition universelle de Séville dans le Pavillon français, Fondation Claudine et Jean-Marc Salomon, CAPC de Bordeaux entre autres.
 


Proches des hyperréalistes, sa figuration narrative multiplie les scènes énigmatiques pour s’interroger sur la réalité du monde. Et le bleu qui l’a rendu célèbre (en monochrome ou mixé) devient la couleur du doute. Il accorde à la fois un voile onirique et une distanciation aux paysages urbains, aux grandes étendues de nature et aux épisodes dramatiques venant de l’actualité ou de l’Histoire contemporaine. Demeure toujours un pessimisme fondamental, une passion pour le vide.
Monory ne cesse de poser la question de l'existence dans un monde violent et absurde. Existe de fait une sorte de fragments d'un long métrage ou d'une fresque que l'exposition met en relief et permet de revisiter.
 

Jean-Paul Gavard-Perret
 

Jacques Monory, à la Fondation Maeght, du 28 mars au 14 juin 2020

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