Alter-ego, la série évènement, clôture sa saison 1 en beauté...

Alter-ego ! Au-delà de l'expression fort belle parlant d'un « autre soi-même », c'est une série qui a marqué l’été et la rentrée 2011 dans le monde des bédéphiles. Mais avant de vous en parler plus en détail, nous devons vous rappeler le concept : entre avril et octobre 2011, 6 titres d'Alter-ego sont sortis. C’est, en BD, une production énorme ! Un studio entier a eu l’opportunité de travailler sur le projet. Ils furent huit : deux scénaristes et six dessinateurs/coloristes/graphistes.

Et, fait rare, les histoires de ces tomes sont liées au point qu’il est possible de les lire dans « le désordre ». Voir même en alternant une planche ici, une planche là… Du premier au sixième tome, il n'y a pour ordre que celui que vous souhaitez leur donner. Une sorte de BD chorale dispatchée en plusieurs ouvrages... Dans l’un, ce héros passera pour être le pire des salauds. Dans le suivant vous vous rendrez compte qu’en réalité c’est un homme de cœur. Etc. Tout cela sur un synopsis n’ayant rien à envier à nos meilleures aventures d’Hollywood :

 

Six humains ont pénétré le secret des alter-égo, cette découverte scientifique qui prouve que les Hommes sont reliés entre eux par petits groupes de deux à quatre être du fait de leur ADN. Lorsque l’un de l’entité meurt, les autres souffrent. Lorsque tous les autres meurent, le dernier ne leur survit pas longtemps, emporté par un cancer…

Ces six personnes – Park, Jonas, Fouad, Darius, Camille et Noah – que rien ne reliait entre elles en apparence, ont dû faire un choix. Tous, sauf Noah, ont décidé d’utiliser ce savoir pour aider l’humanité. Park a choisi de se sacrifier pour offrir à sa famille tout le confort possible ; Jonas a fait le choix de ne plus utiliser son don de médium pour faire honneur à celle qu’il aime comme sa mère ; Fouad a donné sa vie pour faire éclater la vérité ; Darius est devenu un « ange gardien » ; Camille a décidé de révéler les secrets de sa mère, la chercheuse ayant fait la découverte. Noah, lui, le fils du Président des Etats-Unis d’Amérique, utilise son savoir pour s’assurer  pouvoir et richesse… Et voilà que s’ouvre le septième et dernier tome.

L’ultimatum court. Fouad avait enlevé une des trois dirigeantes du projet. A sa mort, un compte à rebours s’est déclenché. Son terme verra Camille, aidée d’une pirate informatique, déposer sur le net toutes les révélations de sa mère, Suzanne Rochant, morte dans un incendie. Incendie déclenché par les adversaires de Jonas (qui a vu son frère prit dans les flammes). Il fuit alors Noah qui ne veut que se venger des tords qu’il lui à fait en aidant Park à s’échapper. Car Park, l’un des alter-ego de Noah, a réussi à quitter la résidence/prison aux Bermudes où le gouvernement américain le retenait prisonnier pour s'assurer de la sécurité du fils du Président. Ayant négocié son retour, il refuse néanmoins de reprendre le sérum le plongeant dans l’insouciance/conscience. Et Darius, qui s’est interposé entre un voyou et l’un des alter-ego de Camille, sort du coma…

Tandis que Urasawa, le « PDG » de la société des alter-ego, tente de garder la tête hors de l’eau en jouant double jeu avec le gouvernement, la montre tourne… L’humanité apprendra-t-elle finalement la vérité ? Car atteindre Camille n’est pas difficile : il suffirait simplement de faire mourir ses deux alter-égo. Une course poursuite se lance alors : qui les trouvera en premier...

 

La montre tourne… Et la saison 1 se termine sur un ouvrage palpitant. A l’instar d’un film américain, un scénario palpitant entraine le lecteur entre scènes d’actions, de « planifications » et d’explications. Chaque page donne l'envie de la tourner pour atteindre la suivante... Et ce bien que ce tome ne dévoile pas réellement de secret : il s’agit juste d’éclaircir un ou deux points et de clôturer en beauté la série !

 

Le résultat est à la hauteur : les sept albums sont – tant graphiquement que scénaristiquement – tous aussi bons les uns que les autres. L’unique bémol de la chute se trouve dans certaines pages où des vidéos de Suzanne Rochant expliquent à sa fille la construction du projet alter-ego : en effet, la case centrale se retrouve sur les deux pages donc pratiquement illisible (comme dans tout livre, ce qui est au milieu n’est pas !).

Un bien maigre défaut ? Oui, car Alter-Ego est une série passionnante et extrêmement bien réalisée ! Vous accrocherez à ces mystères, ces personnages, ce concept ! Mais n’oubliez pas : si les 6 premiers tomes se lisent dans le désordre, il n’en va pas de même d’Ultimatum. Lui, il vous faudra le garder pour la fin !


Pierre Chaffard-Luçon


Renders, Lapière, Reynès & Bénéteau, Alter-Ego TVII : Ultimatum, Dupuis, Septembre 2012, 64p. - 12 €


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