Fitzchevalerie est mort. Le célèbre bâtard de feu Chevalerie, le dévoué serviteur du Roi Subtil, le fidèle ami du Roi-servant Vérité, l'élève du maître assassin Umbre a été tué par son oncle Royal. Car au château de Castelcerf, les intrigues ont avancé bien trop vite pour le royaume : Vérité a été envoyé vers une mission impossible à l'autre bout du monde alors même que les Pirates Rouges s'attaquent aux côtes. Son épouse, Kettrichen la montagnard, a tenté de faire de son mieux au milieu d'un peuple qui n'est pas le sien, la nouvelle de la mort du Roi-Servant parvint à la capital, Royal prend/usurpe le titre de son frère et le Roi Subtil meurt.

Fitz comprend vite que le clan des artiseurs, ces magiciens dont il a lui-même été exclus, est la cause de cet assassinat. Il se rue dans la grande salle et en exécute deux. La sentence n'attend pas : Royal le fait emprisonner et cherche un moyen de le faire périr. Tous les soutiens du jeune assassin disparaissent petit à petit, même ceux qui souhaitait le faire nommer régent à la place de son oncle dans l'attente de l'accouchement de Kettrichen et la majorité de l'enfant.

La seule solution pour le prisonnier, au fond de son cachot, sera de s'enfuir en se suicidant : en entretenant un lien avec un loup, il peut déposer son esprit en celui-ci et laisser son corps mourir. Devenir à jamais un loup...

Le sixième tome de la BD adaptant le célèbre roman de Robin Hobb nous offre un nouvel assassin royal. Non pas au niveau graphique (le dessin de Picaud reste dans une parfaite continuité par rapport aux premier tomes, ie des visages souvent peu convainquant mais pour autant une ambiance rappelant parfaitement les récits originaux) mais dans le développement du personnage par le scénariste qui prend le parti de réellement changer l'homme. Il agit ainsi ici de manière fidèle à l'auteur australienne. Car il ne s'agit pas juste de lancer Fitz sur les routes : mort, l'élève d'Umbre revient à la vie et acquière une nouvelle conscience, un nouveau but. Le personnage murit tout en changeant physiquement suite à ses blessures. Car il a coupé les lien avec son passé et doit se reconstruire comme il peut. Et cette reconstruction passe par la vengeance : l'assassin est de retour...

Pierre Chaffard-Luçon

Voir l'article de Benoit Sillard sur le même ouvrage.

L’Assassin Royal, tome 6 : Œil de nuit, scénario de Jean-Charles Gaudin et dessin de Christophe Picaud. Editions Soleil, septembre 2012, 13,95€