Avec ou sans mort-vivants ?

Il y a un petit air d’Adèle Blanc-Sec dans cette aventure du policier Le Noir. Sauf que nous sommes en 1927. Mais l’atmosphère fantastique est la même… Tout juste intégré dans la Brigade Nocturne, le jeune enquêteur va devoir se pencher sur un étrange assassinat. Un cadavre vidé de son sang. Une couleur de peau peu commune. Quatorze coups dénombrés sur le cou. Lequel semble avoir déjà été tué il y a cent ans. Un quartier du Marais interlope. Un commissaire de police qui en sait plus qu’il n’en dit. Ainsi la routine de la quête aux témoins le mène à interroger… les fantômes. Car lui seul – et quelques rares privilégiés – peut les voir. Sans doute l’amulette qu’il a dans sa poche y joue-t-elle un rôle. Cadeau d’une aïeule qui tirait les cartes.

S’engage alors une course poursuite pour tenter de mettre la main sur celui qui arrive à tuer… des mort-vivants. Passage obligé rue de l’Enfer. Découverte de l’Administration des fantômes et autres créatures revenues des limbes qui gèrent les migrants. Soirée déjantée chez les Noailles. Querelles entre les surréalistes. Breton vs Tzara. Man Ray au milieu. Pasteur en enquêteur invisible mais qui apporte son aide précieuse.

Voilà tout un ensemble hors norme qui donne à ce roman des allures de conte. Pour adolescents mais aussi pour les adultes en mal de distraction. On se laisse vite prendre au jeu. Les personnages sont attachants. Les trouvailles de Solares fonctionnent.
On adhère au jeu des dimensions. A la métaphysique des âmes. Au tracas des policiers. A la quête d’une étrange vérité.
Roman fantastique… aux multiples sens du terme.

 

Annabelle Hautecontre

Martin Solares, Quatorze crocs, traduit de l’espagnol (Mexique) par Christilla Vasserot, Christian Bourgois, février 2020, 200 p.-, 18 €

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