Germaine Krull à l’ombre du miroir reformant

                   




Germaine Krull fut  une des premières à photographier des usines, des ponts et des machines sous des angles de vues vertigineux.  Elle a également innové par ses études de nus féminins, ses images à connotation sexuelle et en jouant sur le montré-caché. C’est ce  dernier pan qu’a retenu Marie-Laure Dagoit pour le « Pickpocket » consacré à l’artiste.



Etrangement la photo devient un miroir reformant par le biais qu’elle propose. Ne reste qu’un fantôme d'une histoire ou d’une identité à travers des jeux d’ombre. Le sujet semble repousser la prise et invite au renoncement non sans caresser une certaine dérision au sein même de la dramatisation des photos. Le corps est au bord du langage plastique, au bord du ravin et semble dans l'impuissance de se penser. Seules la chevelure ou la main qui cachent le regard ou le corps semblent les retenir au dessus du vide. La voix y parle par ombre portée. Elle semble murmurer qu’elle préfère la douleur de la nuit à la splendeur du jour.


Jean-Paul Gavard-Perret


Germaine Krull, « Pickpocket », Editions Derrière la salle de bains, Rouen, 7 E.


 

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