Marc Touati, "Quand la zone euro explosera…" : l’économie sans langue de bois

Pour lui, l’affaire est simple : les pays de l’Euroland, comme il l’appelle, ont continué à dépenser de l’argent comme si l’on était encore dans les Trente Glorieuses, alors que le PIB allait diminuant. La création de l’euro à un taux de change trop élevé (1,44 dollar avant la crise) a accru l’endettement, et le service de la dette, c’est-à-dire le loyer de l’argent emprunté sur les marchés, a grevé dangereusement les budgets nationaux, celui de la France compris ; cependant, la Banque centrale européenne, BCE, a maintenu une politique anti-inflationniste qui n’était pas de mise dans une période de faible croissance économique. Il faut désormais abaisser le taux de change de l’euro, harmoniser les politiques économiques des États, réduire les dépenses de fonctionnement des États, unifier le marché du travail et alléger la pression fiscale. Sans quoi le retour aux monnaies nationales est inévitable.
Les deux dernières conditions ne sont pas précisées : de quelle manière réduire les dépenses de fonctionnement des États ? Et réduire la pression fiscale générale ou seulement celle des ménages moyens ?
On aurait apprécié que l’auteur expliquât comment les augures du FMI et de la Banque Mondiale n’ont pas vu venir la crise. Et pourquoi les 7 pays du nord de l’Europe, les quatre scandinaves, les Pays-Bas, le Luxembourg et l’Allemagne, semblent être restés étrangers à cette crise. Y aurait-il, en plus des barrières de la vigne et de l’olivier, une barrière de la bonne gestion économique ?...
Dans ce livre, paru avant les élections de 2012, Touati avance une prédiction qui ne s’est pas réalisée : Jacques Attali n’a pas été nommé Premier ministre…
Gerald Messadié
Marc Touati, Quand la zone euro explosera… Comment la France peut encore éviter le pire, Éditions du Moment, février 2012, 258 p., 17,95 €
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