Jean-Luc Favre et l'amour de la poésie

Dans une visée programmatique de la poésie, Favre présente une anthologie particulière. Elle réunit les grands noms de la poésie du temps (fin du XXe siècle et débit du XXIe). À savoir tous celles et ceux qui ont contribué à une libération de son régime et une  émancipation de son matériau. De Claude Royet-Journoud  à Eugène Savitzkaya, de Pierre Garnier à Annie Salager, d'Andrée Chédid à Maurice Chappaz et une pléthore d'autres, les auteurs sont présentés le plus souvent à travers des textes inédits qui permettent aux œuvres comme au propos de gagner en extension et "extime".

Certains montrent un affranchissement à l’égard du genre du poème comme tel – d’où le privilège accordé au geste de certains  (le parti de la prose du réel), d'autres semblent plus des descendants du premier romantisme. Mais il n'existe là nulle ambiguïté mais des ambivalences. Et Favre a l'intelligence de ne pas prendre parti.

Il respecte l’intention de textes là même où la double question de la forme et du genre n’est pas du tout validée a priori. D'où l'importance et l'impertinence d'un tel ensemble dont la richesse est indéniable et constante. Il prouve sue le poème est à la fois la forme littéraire la plus ancienne et celle qui est le lieu le plus actif du renouvellement formel.

Jean-Paul Gavard-Perret

Jean-Luc Favre, Dans une autre demeure, Éditions 5 sens, 488 p.-, 23€

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