Jeanne Moreau en femme libre

Sans exhibitionnisme mais sans fausse pudeur, dans ce livre forcément posthume puisque tous les documents et textes ont été redécouverts à la suite de la mort de sa mort, Jeanne Moreau  évoque les terreurs et les charmes éprouvées concernant son corps et le désir de ce qui différence la femme de l’homme cette pièce essentielle à son édifice et qui devint parfois le mât de sa barque.
Il prend suivant les époques divers noms, âmes, corps nom et une âme. Amants, épistoliers, compagnons de tournages, réalisateurs sont là. Mais la comédienne a su rester une femme libre. Elle connut la solitude, l'amour et la solitude de l'amour dont elle parvint à s'extraire.
Si bien, qu'ouvert, ce gros livre ne se quitte pas tant sa dévotion à la vie, à l’art et à la joie de vivre sont importants. Il est aimanté par des vagues de  divers désirs dans un montage mobile, souple où le regard sur l'artiste est une invitation à l'aimer. D'autant qu'elle  n’est pas dans l'indicible mais dans la matière  armée de ses (in)certitudes et du chaos du monde. Elle a su s'emparer des arpents de tous ce qu’elle a vu, connu,  et elle l'exprime en un langage non marmoréen mais mobile.

Jean-Paul Gavard-Perret

Jeanne Moreau, Jeanne par Jeanne Moreau, textes choisis et présentés par Jean-Claude Bonnet, préface de Rebecca Marder, Gallimard, octobre 2023, 304 p.-, 39€

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