Jacques Cauda et les mauvais garçons

Dans Florbelle, Cauda approche autant sa biographie que l'œuvre de Sade. Il fait un chahut dans les silence que DAF laissa dans un manuscrit que son fils brula. Dessins et mots emportent le lecteur  et créent des collisions au moment où Cauda a choisi de devenir autres c'est-à-dire plus que jamais lui-même.
Il resta cloîtré pendant le Covid comme Sade dans sa prison mais les deux demeurent au centre du monde. Et celui qui a pris comme nom un dieu latin – et jusqu'à sa queue... –, dans cette vision rocambolesque, rappelle les accointances qu'il entretient avec le divin marquis. Son atelier est  à l’emplacement d’une ancienne propriété de la famille de Sade.
Dès lors tout le ramène en lui dans cette vingtaine de journées (hommage encore au découpage de Donatien). Sans oublier des anecdotes croustillantes comme celle d'une éditions des Cent Vingt Journées de Sodome dont il n'a plus que le tome 2. Elle fut offerte en sa jeunesse alors qu'il vivait avec son aimée, enlevée à ses parents le jour de sa majorité, par une Sophie qu'il ne connaissait pas. Eu égard à ce cadeau et surtout par la grâce de sa  bouche et ses  seins énormes (qu'il envisagea pendant toute la soirée) il finit par trahir l'aimée pour la griserie érotique. Sade une nouvelle fois fit loi.

Jean-Paul Gavard-Perret

Jacques Cauda, Florbelle, Tinbad, octobre 2023, 96 p.-, 17€

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