Jacques Lèbre crée une conversation fictive avec divers poètes:  entre eux comme avec lui. Les citations d'auteurs l'entraînent vers  sa propre méditation tant il se sent lié à de telles "dissemblables" qui sont aussi ses frères en solitude.
D'où ce beau parcours des plus fluide quoique savant en un livre qui pour son titre emprunte l’image du poète sous l’escalier à Hugo von Hofmannsthal. L'auteur devient autant critique que poète face à de Jaccottet, Roberto Juarroz, Paul de Roux et bien d'autres.
Il apprend chez ces maitres un détachement de son propre égo afin de ne pas rater la substance du monde. Ce parcours est précieux et rare à l'écoute des poètes comme aussi du silence qu'ils servent à souligner.

Jean-Paul Gavard-Perret

Jacques Lèbre, Le Poète est sous l’escalier, Éditions Corti, novembre 2021, 92 p.-, 16€