Éblouissants récits du silence de Magne Skåden, "Un jour la montagne s’est déplacée"

C’est une voix. Un chant plutôt. Une litanie littéraire. Une gageure glacée qui se répand au fil des lignes. Un auteur du grand nord (Norvège), un tout jeune auteur. Né en 1977, Magne Skåden a très vite écrit sur l’enfermement. Ce sentiment qu’il ressentait dans son village. Sans doute aussi parce qu’il souffre de lésions cérébrales. Alors pour dénoncer la prison il a libéré la langue. D’autant plus facilement que sa famille vit la littérature. Père bibliothécaire, sœur et mère œuvrant dans la quête de textes et l’édition. Alors, malgré son handicap, Magne Skåden a réussi à franchir le mur du silence. D’abord de manière anecdotique puis dans la grande tradition sami (ceux que l’on appelait autrefois les Lapons), où c’est la coutume de raconter des histoires.


Voici un texte brut. Au sens d’un art spontané, sans prétention. Mais juste, touchant… Une pensée qui se fait géométrique. Un labyrinthe qui aide la raison à se perdre, pour le plus grand bonheur de lecture. Abordant un monde où les perceptions sont parfois déformées. Magne nous entraîne dans un paysage, où, comme les traditions sami, les pierres comme les étoiles sont des signes, nous précise Hélène Hervieu dans sa préface.


On ne peut donc que vous conseiller de vous laisser emporter par ces nouvelles à l'écriture singulière. Entrez dans cet univers métaphysique où l’absurde rejoint les questions existentielles…


Annabelle Hautecontre


Magne Skåden, Un jour la montagne s’est déplacée, traduit du norvégien par Hélène Hervieu, Les Impressions nouvelles, coll. "Traverses", mars 2013, 176 p. – 16,00 €

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