Luis Sepúlveda, Une vie de passions formidables

A chaque fois qu’un nouveau livre étranger me tombe dans les mains et qui plus est de culture hispanophone, je cherche la petite note qui me précisera le titre original. Et quelle ne fut pas ma surprise en lisant Escrituras en tiempos de crisis, traduit du chilien par Une vie de passions formidables. Le titre français célèbre davantage les récits personnels et les passions de Luis Sepúlveda, aux dépens de son analyse historique qui occupe une place importante dans cet ouvrage. Quoiqu’il en soit, le choix de ce titre est influencé par la vision du monde de son auteur. C’est un peu l’histoire du verre à moitié plein… ou à moitié vide.


Grâce à de très courts chapitres, l’auteur retrace quelques étapes de sa vie littéraire, de son écriture et de sa culture forgées au gré de ses envies et de ses pulsions.


« Toute ma vie, tout ce que j’ai fait, tout ce que j’ai écrit et écrirai est marqué par les rêves et le désir que m’a transmis cet oiseau fou qui mène le monde. » 


Chaque nouveau chapitre est le reflet d’un évènement marquant. Qu’il appartienne à sa vie personnelle, à celle de son pays ou soit d’une plus grande envergure, il se termine toujours par une chute, le finalisant avec grâce. On apprend également comment Sepúlveda en est venu à abandonner sa passion du football pour la poésie et on assiste à sa formidable rencontre et amitié avec Gabo (le célèbre écrivain colombien Gabriel García Márquez).


Cet ouvrage nous offre une petite pause biographique qui développe à sa lecture un sentiment de tendresse envers l’auteur et son entourage. Envers cette famille épanouie et unie. Sepúlveda est un père, un grand-père et un mari heureux et en paix avec lui-même. Ses mots disent la beauté des voyages et la douleur de l’exil, les tremblements de terre et les premiers baisers.


Elodie Blain


Luis Sepúlveda, Une vie de passions formidables, traduit de l'espagnol (Chili) par Bertille Hausberg, Editions Points, avril 2015, 144 pages, 5,9 euros

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