Les infusions tilleul-menthe d'Alain Souchon

45 ans après J'ai dix ans (son premier album) et à 75 ans au compteur, Alain Souchon fait un retour. Fauré et Debussy (entre autres) sont évoqués dans des chansonnettes parfaitement construites et dentelées littérairement parlant – mais presque trop – dans une nostalgie qui fut la marque de fabrique de l'artiste. L'âge ne fait qu'accentuer cette propension au moment où en absence de Laurent Voulzy (à l'exception d'un titre) le côté pop de Souchon disparaît.

L'ensemble est joli, gentil, sans surprise. Certes il y a toujours des allusions à l'époque (migrants, lutte des classe) le tout avec plus de gravité que légèreté dans cet ensemble de ritournelles quelque peu fadasses. Après Ecoutez d'où ma peine vient ce disque cinématographique reste touchant mais suranné.

Les fans de l'artiste seront séduits pour le côté modianesque de son esprit. Les autres écouteront avec une certaine distance cette suite passéiste et nonchalante. Les mélodies ont tendance à confiturer de manière sirupeuse, l'ensemble. Sauf  quelque titre dont  Ouvert la nuit (écrit pour le film d'Edouard Baer) l'ensemble manque de piment.

Jean-Paul Gavard-Perret

Alain Souchon, Âme fifties, Virgin, 2019

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