Ionut Caragea : l’amour dit-il

L’amour et l’angoisse créent dans ce livre le mouvement perpétuel de l’ici et de l’ailleurs, du bel aujourd’hui et des terreurs passées. Reste à savoir ce que l’auteur va faire de tels lieux. Entre enfer et paradis, il a bien sûr fait son choix.
Mais l’endosser ne soulage en rien les monstres intérieurs.
Ne seraient-ils pas, tout compte fait, le mal nécessaire ?
Celui qui permet, au fond de soi, de se reconnaître et de puiser enfin dans la femme la jouissance suprême et partagée. Celle moins du corps que de l’âme qui échappe enfin aux pensées négatives ?

Tant que l’amour perdure, la prostration, la crispation de ce qui peut malgré tout ressembler à des instants de lucidité prennent des virages contre la mort que l’on se donne et qui nous fut parfois donnée. Il existe donc bien dans cet Amour moins des abîmes que la merveille où plonger.
L’éros déborde de son étoile le soleil noir de la mélancolie.

Néanmoins Ionuţ Caragea rentre dans l’existence par celle qui devient la venante, transforme la vie en autre chose qu’une ombre revenante. Et face aux vieux démons de toujours, le titre, Mon Amour Abyssal, dit tout de ce qu’il en est comme l’évoquait Baudelaire de l’horreur et de l’extase de la vie.

Jean-Paul Gavard-Perret

Ionut Caragea, Mon amour abyssal (Poèmes), Éditions Stellamaris, Brest, 86 p.-, 2018

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