Jean-Pierre Burgart et les miroirs de la psyché

Depuis des décennies Jean-Pierre Burgart poursuit (à côté de son activité picturale) un travail poétique d'une exigence rare. C'est pourquoi sans doute il n'encombre pas le rayon (parcimonieux) de la poésie chez les libraires.

Craignant toujours d'être insuffisant dans ses écrits, il ose toutefois son autobiographie. Ce dédale est donc celui de sa psyché qu'il arpente au plus près, au plus juste. C'est le privilège de l'âge que de pouvoir enfin  évoquer sa vie intime sans souci de prendre la pause.

En rien Narcisse, Burgart ne se fait pas néanmoins ascète. Reste la présence de parents qui n'avaient pas souhaité se venue. Et cela pèse sur lui. Encore et toujours - ce qui a entravé sa vie psychique et la conduit sur le divan  de la psychanalyse. Il évoque la complexité de son analyse.

Mais c'est sans doute la peinture et la poésie qui l'ont sorti de l'ornière première. Il y a acquis une autonomie même si une profonde mélancolie s'arrime à lui. De quoi se "sauver" tant que faire se pouvait  d'un père absent et d'une mère, trop présente. Il y eut là de quoi générer bien des tourments, tensions et déséquilibres.

Demeurent la recherche de l'amour mais aussi son refus. Et à côté l'épure que représente la création. Elle permet d'accéder au  mystère du et des sens. Mais reste que la problématique de l'identité demeure omniprésente car le pari de l'art n'offre que de provisoires exaltations. Reste néanmoins en un tel "dédale" des moments phares au fil des événements d'une existence. Tout cela met à nu bien des ambivalences.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Jean-Pierre Burgart, Dédale aux cloisons d’air et de temps, L'Une & L'Autre, mars 2021, 389 p.-, 25 €

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