Rodrigo de Souza Leao : les uns et les autres

Rodrigo de Souza Leao était schizophrène. Il commence à écrite ce livre après son second séjour en asile psychiatrique et ne cessera de le retravailler. Il parle de sa vie, de l'institution, des internés, des soignants, des délires, d'hallucinations, de l'invention d'une langue et d'une nouveau culte.
Se retrouve sur tous ces points une parenté avec Artaud. Pourtant et malgré son désir d'inventer comme lui une langue poétique  seule capable de parler la prose de la schizophrénie reste dans ce récit quelque chose qui le rapprocherait plus d'un Kerouac ou des écrivains de la Beat Generation.
Reste néanmoins la puissance d'émotion que la nature schizophrénique induit sur un esprit qui passe d'instants de lucidité qui ne lui convient pas forcément à des moments de départs et d'envols. Ce livre garde le mérite rare de dire une expérience pour le moins perturbante et pour cause mais dans le souci constant d'une vérité que certain trouveront d'appartenance d'autre aliénation entre mysticisme et violence.

Jean-Paul Gavard-Perret

Rodrigo de Souza Leao, Tous les chiens sont bleus, Éditions le Lampadaire, 94 p.-, 13€

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