Richard Meier : ouvrir, déplier

À la recherche des plans pour un nouveau sens par le papier et à l'épreuve du blanc et sur lui, Richard Meier recouvre, emballe, cache... pour mieux montrer.
Tout est aussi conceptuel que physique par le graphisme, la géométrie et la mise en adresse plus que simplement en scène.
Basées sur la répétition et le recommencement, les recherches de Meier parlent du corps et de son articulation avec les mots et les images.
Il peut être à l’envers et le trait dans la trame. L'artiste et écrivain conçoit  textes et images dans d’infinies translations. Meier déplace et met à l’épreuve les formes qui surgissent. Linéaire et chaotique ce procédé laisse  entrevoir dans le faire ou dans la forme, les signaux faibles d’une relation humaine à la création. 
Dans la fabrication de cette tension à ceindre le vide et dans tous ses états, le Leporello devient le vaisseau-mère, l’enveloppe d’une pensée à venir et la diffraction d’un espace et d’un sentiment qui ne saurait se saisir.
L'espace de chaque page est comme un langage consistant, profond, plein de secrets, donné à la fois comme approche de rêve mais non sans risque.
C'est l’histoire d’un corps sans carne et sans squelette. Mais c'est tout autant en chair, délicat et tout à fait monumental. Et surtout pas sans amour de cet invincible été et être.

Jean-Paul Gavard-Perret

Richard Meier, La lettre s'encastre sur le papier dans la maison, Leporello, Éditions Voix, Elme, octobre 2023, non paginé, 20€

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