"Les 100" de Kass Morgan

Après avoir fait de la terre une zone contaminée et inhabitable à la suite d'une guerre nucléaire, les survivants embarquent pour une colonie orbitale, divisée en une zone pour les riches et une zone pour la plèbe. On ne se refait pas... Trois cents ans plus tard, cent adolescents, extraits de l'Isolement où ils ont été plus ou moins arbitrairement enfermés — alternative à la peine capitale... —, sont envoyés sur terre  pour vérifier si la terre est-elle de nouveau habitable : les bracelets-capteurs qu'ils portent enverront à la colonie toutes les informations sur leur état de santé, comme de braves cobayes... 

Les adolescents ne sont pas tous des enfants de coeur, et des groupes vont se constituer, des rancoeurs vont apparaître et des chefs vont tenter d'organiser la survie du groupe. Beaucoup de violence et beaucoup d'amour aussi, le sang adolescent bouillonne et ainsi lâché en liberté dans un monde nouveau, sans ordre, sans loi sinon celle d'être comme les pionniers d'un nouveau monde. A la manière des prisonniers dont l'Angleterre s'est délestés en Amérique ou en Australie, les 100 sont les déchets d'une sociétés et l'espoir de la nouvelle.

Deux histoires en parallèle, et deux manières de raconter, pour que tout se mette en place lentement. Une héroïne s'est échappée lors de l'embarquement, et le lecteur la suit dans la colonie quand tous les autres vivent l'aventure terrestre. Et le récit du présent est sans cesse coupé de flash-back qui permette de bien comprendre la situation réelle et l'état d'esprit de chacun des adolescents. 

Ce qui paît dans ce roman c'est l'inversion du voyage de retour, car ces adolescents n'ont jamais vus la terre et chaque événement naturel (lever du soleil, chant des oiseaux, etc.) est une vraie découverte. Mais le départ tonitruant qui laissait présager un roman de survie où l'on suivait quelques héros très attachants se transforme assez vite en roman d'amour et de turpitudes adolescentes juste transposé dans un milieu hostile. Espérons que les tomes suivants mettent un peu plus de surprise dans ce roman dont on pouvait espérer qu'il se rapproche plus du thème "survival" que de la "bluette" vers laquelle il tend un peu...   

Loïc Di Stefano

Kass Morgan, Les 100, tome 1, traduit de l'anglais par Fabien Le Roy, Robert Laffont, "R", janvier 2014, 378 pages, 17,90 eur
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