Lorsqu’ils se rencontrent, Frank et Helen ne sont encore que des enfants : mais dans l’ambassade de France à Rome, un pacte se fait. Détestant tous les deux leurs familles et pressés de grandir, ces deux-là seront inséparables et deviendront amants, comme une évidence.

S’en suivront des années d’amitié amoureuse à Amsterdam où ils vivent d’abord, puis en Normandie tandis que Frank devient un peintre de renom et que Helen vit dans son ombre, occupée à lui faciliter l’existence. Mais l’arrivée d’un enfant, Ludwig, et d’une baby-sitter va précipiter la tragédie. 

Julia Kerninon, récompensée pour Buvardn’a pas son pareil pour distiller l’angoisse et manipuler le lecteur qui cherche sans cesse à en savoir plus : pourquoi Frank et Helen ont-ils rompu ? Quel est le drame qui se profile ? D’une beauté et d’une érudition rare, ce livre-confession dresse le portrait d’une vengeance de femme trop longtemps bafouée, d’un amour non partagé et de ce qui nous reste de l’enfance, quand la vieillesse frappe. 

Ariane Bois

Julia Kernninon, Ma dévotion, Éditions du Rouergue, août 2018, 302 pages, 19 €