À son image de Jérôme Ferrari : troublante absence

Antonia est allée jusqu’en Yougoslavie pour prendre les photos de la guerre, cherchant la vérité de l’image. Mais c’est sur une route de sa Corse natale qu’elle s’est tuée, dans un banal accident de la route. Son oncle, qui est également son parrain, va le temps d’une messe, raconter la vie de la jeune femme éprise de liberté.
Antonia apparaît ainsi, fatiguée des luttes du mouvement nationaliste, s’éloignant de son amant en prison, cherchant sans cesse, même lors de photos de mariages toutes bêtes, à s’approcher d’une sorte d’épure. 
 

Jérôme Ferrari est ici à son meilleur : il médite sur la mort, ses représentations, le pouvoir de l’image et du réel dans un requiem crépusculaire et beau pour la défunte fauchée si tôt. On y retrouve sa petite musique envoutante, la beauté de son style et une tendresse toute particulière qu’il voue à son héroïne.
On n’oubliera pas Antonia de sitôt. 
 

Ariane Bois

Jérôme Ferrari, À son image, Actes sud, 224 pages, 19 €

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