Toutes les femmes sauf une, de Maria Pourchet : la maternité sans tabou

« Dans une mare de sang, de pisse et d’eau, je viens d’apprendre la vérité : je suis un animal. »
Que les lecteurs facilement effarouchés passent leur chemin. Le nouveau livre de Maria Pourchet, que l’on hésite à nommer roman tant l’autofiction y est prégnante, ne brode pas le fil des bons sentiments.

Dès les premières pages, on se trouve face à un carnage, une sorte d’accident : la narratrice accouche et vit ce moment comme une sidération.

Tout d’un coup, elle découvre sa condition de femme et entreprend de raconter à sa fille qui vient de naitre sa famille. Une famille où les femmes justement sont souvent victimes, condamnées au silence, infantilisées.
Pour libérer sa fille de tous ces non-dits, la narratrice parle et parle encore, dans un texte à la fois brutal et beau, féroce et poétique qui raconte la culpabilisation, l’infantilisation des mères dès l’hôpital, mais aussi la haine du féminin transmise  par celles-ci.
Un texte dérangeant sur l’émancipation et la douleur d’une naissance. 

 

Ariane Bois
 

Maria Pourchet, Toutes les femmes sauf une, Fayard/Pauvert, septembre 2018, 144 pages, 15 €

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