Bill Clegg, Portrait d’un fumeur de crack en jeune homme : L’Enfer !

Bill Clegg est un homme comblé : agent littéraire en vogue dans le New-York chic, heureux en amour, compte en banque rebondi et gueule d’ange habitué aux soirées mondaines et marques de luxe.

 

Bill Clegg est un jeune type qui a gravi les marches de la gloire pour s’effondrer du haut de l’escalier : Portrait d’un fumeur de crack en jeune homme est le récit de cette chute. En quelques mois, le golden boy adulé quitte son entreprise, ses auteurs, ses amis, pour échouer dans des chambres d’hôtels plus ou moins sordides où lui sont livrés des quantités ahurissantes de crack, en plus de dizaines de bouteille d’alcool fort. Il ne sort plus, ou seulement pour changer d’hôtel. Il ne dort plus, ou juste pour faire des cauchemars et revivre les pires scènes de son enfance. Il ne mange plus, perce de nouveaux trous dans sa ceinture pour ne pas perdre son pantalon et laisser apparaître une peau livide, des os saillants. Et pourtant, il ne veut pas mourir, ou alors un tout petit peu, pour pouvoir renaître.

 

Ce livre pourrait s’intituler Autobiographie d’un condamné à vivre. Bill Clegg n’écrit pas l’histoire d’un rockstar, ni celle d’un toxicomane qui ne pourra jamais s’en sortir. Il ressemble à un vaisseau qui navigue avec des voiles déchirées. Ce roman, à la fois terrifiant et pétri d’une innocence attendrissante résonne comme un cri : ce n’est pas une descente aux Enfers. Non, L’Enfer, on y est déjà.

 

Cécile Coulon

 

Bill Clegg, Portrait d’un fumeur de crack en jeune homme, traduit de l’anglais (États-Unis) par Laure Manceau, Éditions Jacqueline Chambon, janvier 2011, 255 p., 21 €

 

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