Au plus profond de la forêt du nord de la Suède, un ours attaque un chien. Poursuivi , il est tué. Lors de son autopsie, on découvre dans son estomac, les restes d’un homme de plus de quatre vingt dix ans, Frans Uusitalo.

Quelques mois plus tard, une femme, Sol-Britt est tuée à coups de fourche : il s’agit de sa fille. La procureure Rebecca Martinsson fait rapidement le lien avec un troisième meurtre, celui d’un homme d’une quarantaine d’années, fils et petits-fils des deux premiers morts.

En déroulant le fil macabre, jusqu’au début du siècle, elle s’aperçoit que l’aïeule, Elina Pettersson une institutrice arrivée dans la région en 1914 avait, elle aussi été assassinée.

Dessaisie de l’enquête pour d’obscures raisons, elle mène des investigations parallèles et s’aperçoit que la malédiction familiale remonte en effet à l’histoire d’amour entre Elina et HJalmar Lundbohm, un notable qui pourrait être son père, avec qui elle eut un fils illégitime, Frans Uusitalo.

Tous les décès s’expliquent alors très rapidement dans un final époustouflant.

Asa Larsson évolue d’un chapitre à l’autre entre le personnage touchant de la jeune institutrice de 1914, un peu trop libre, un peu trop lettrée pour une femme de son temps et ceux de ses descendants, nettement plus frustres. Une femme qui rêvait du grand amour sans vouloir s’engager vraiment quand il en était t encore temps et l’a amèrement regretté.

L’enquête menée de main de maître par une procureure sympathique au passé compliqué se déroule dans les neiges du Grand Nord entre amour des chiens et de la nature, saunas brûlants et alcools trop forts.

La passion de l’argent, la violence brute et belle des paysages donnent une force particulière au roman, passionnant de bout en bout.

Brigit Bontour

Asa Larsson, En sacrifice à Moloch, Albin-Michel, août 2017, 644 p., 21,90 €