Droit au but ! avec Machinchouette

Dans une récente chronique intitulée Hommes de l’art, écrasez-vous nom de Dieu, c’est la rentrée littéraire !, je fustigeais les mœurs de cette dernière, les imaginant même hardiment en tous points semblables à celles de la politique politicarde.
Et voilà que vient de m’en être donné une confirmation par bande annonce électronique interposée ; celle d’un journal régional où il est écrit, photo couleur à l’appui : L’auteur, en pleine promotion de son dernier roman – ici figure le titre de l'ouvrage en question –, inaugure cette nouvelle chronique, où des personnalités, issues aussi bien du monde culturel, économique, politique, etc, évoqueront leur amour du sport, d’une discipline, d’un événement, d’un sportif,  leurs pratiques…
L'auteur se confie dans
100% Sport sur son amour pour l'OM, sa passion, et le lien entre la littérature et le football. Double page dans notre mensuel de sport, à retrouver dans les kiosques.
Ça tombe drôlement bien, dites-moi : celui-ci ayant donc comme par hasard justement un bouquin à vendre, tel autre, bientôt, des calissons, des godasses ou des boîtes de champignons ; un autre encore, un paquet de voix à ratisser vite fait pour les prochaines élections ! Tout est bon dans le cochon ! Allez l'OM !
Je n’ai pas acheté la feuille de chou, pas lu la double page annoncée, ladite photo ayant suffit à m'informer, car rien qu'à elle seule, il est vrai qu'elle dit tout, en effet : debout, sourire aux lèvres, voilà l'auteur, affublé des attributs majeurs du parfait heureux supporter de l’OM, tenant son dernier roman paru d’une main, ballon de foot bleu, flambant neuf, de l’autre, contre lui, côté cœur, et, posé en étole sur l’épaule, ce qui doit être un fanion aux Armes de la fameuse équipe adorée jouant à prix d'or !
Le tout sur fond de verger d’oliviers édénique, Provence pittoresque oblige pour, autant que possible, ne rien ni personne laisser perdre au passage à travers les filets ! Aussi bien touristes qu'autochtones.
Droit au but avec Machinchouette ! Tout le reste n'est... que littérature !
Cette scénographie diablement racoleuse m’a rappelé - pas si vieux – le show électoral de Macron quand, Castaner en chauffeur de salle, tous deux étaient descendus à Marseille pour prestement y enfiler chacun, d’entrée de jeu, le maillot de l’OM sous un max d’applaudissements et d'acclamations délirantes, ayant tout juste eu le temps d'ouvrir un peu la bouche pour les premiers blablas d'usage de la présidentielle !
Ô Bonne Mère, à gerber tout ça, pestilentiel !
Aussi, sur ce, pour antidote, il me faut maintenant absolument quelque chose de fort et de sain ayant fait ses preuves ; je vais donc, droit au but moi aussi, prendre une lampée – en le cas tout à fait indiquée – de La  littérature à l’estomac. Radical ce Gracq-là de 1950, il remonte et, en quelques traits de plume seulement, remet tout ce qui ne l'est pas, à sa place.
Allez, té zou, j'ouvre vite le livre, et à la bonne vôtre !

André Lombard

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