Fiona Mozley l'exploratrice

Sur Soho une sorte de déluge s'annonce. Londres devient une ville de plus en plus prisée et ce quartier n'échappe pas aux prébendes de ceux qui veulent s'enrichir. Ils déploient leur puissance face à ceux et surtout celles qui résistent. Precious, l'héroïne, en tête. La travailleuse du sexe mène la révolte pour préserver son espace de survie.
Dans ce roman foisonnant les femmes (souvent et chacune dans leur genre sont fortes) tiennent le haut du pavé. Tout un univers dramatique et drôle s'agite pour différentes raisons plus inavouables que l'inverse à l'exception de la policière Jackie Rose qui a fort à faire avec disparitions et trafic sexuel.
Ici la transgression passe par un certain déni faussement naïf. Entre divers types d'addictions (mais dont l'argent reste le nerf) et les crissements de vie sensuelle ou autre, le roman ouvre divers types de questions dérangeantes là où une noblesse oblige – mais pas celle que nous attendons. Le tout dans divers mouvements et comportements qui tournent et se retournent au moment où Londres chancelle.
Est-ce pour mieux rebondir ?

Jean-Paul Gavard-Perret

Fiona Mozley, Dernière nuit à Soho, traduit de l'anglais par Laetitia Devos, Éditions Joëlle Losfeld, septembre 2022, 352 p.-, 20€
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