"La magnificence des oiseaux", la magie des contes

Un auteur à part

 

Barry Hughart est un original. Né en 1934, passionné par l’Asie, il a conçu cette série, qui devait compter 7 volumes, en reprenant le fameux principe de l’association des contraires. Qu’on juge un peu : d’un côté Li Kao, vieillard alcoolique et brillant détective (digne émule du Juge Ti) et  de l’autre l'imposant Lou You alias Bœuf numéro Dix, son assistant fort en muscles mais pas très dégourdi (du moins au début). Le fantastique duo  mène cette enquête dans la Chine magique (et fantasmée) du IVe siècle.

 

Save the children, chantait Marvin Gaye

 

Bœuf numéro Dix vit tranquillement dans son village lorsqu’une tragédie le frappe : les enfants sombrent dans une catalepsie à terme fatale s’ils ne se réveillent pas. Sur les conseils d’un moine, il part pour Pékin à la recherche d’un érudit, Li Kao. Il découvre ce vieillard complètement saoul et rétif à l’idéede l’aider. Bœuf numéro dix ne désarme pas et Li Kao finit par accepter de l’accompagner dans  la quête d’une racine de Ginseng, seule à même de sauver des enfants empoisonnés. Pour cela, le duo va aller jusqu’au bout de la Chine, de son histoire et de ses légendes…

 

Une recette astucieuse

 

La magnificence des oiseaux mélange deconte et fantasy, se révèle très vite incroyablement complexe. Utilisant les mécanismes de répétitions propres aux contes, l’auteur  joue avec le lecteur en faisant réapparaître nombre de personnages dont le rôle semblait pourtant initialement très limité. On a l’impression qu’Hughart se perd parfois dans des digressions très érudites mais cela sert à la formation d’une histoire qui séduit le lecteur blasé que nous sommes. La recette cuisinée par l’auteur fonctionne…

 

…Et on finit par regretter que, suite à des problèmes éditoriaux, Barry Hughart ait renoncé à terminer sa série (seuls trois romans sont sortis). Alors, un conseil : allez-y ! n’hésitez pas à passer un bon moment avec bœuf numéro Dix et  Li Kao. Et savourez.

 

 

Sylvain Bonnet

 

Barry Hughart, La magnificence des oiseaux, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Patrick Marcel, Gallimard folio sf, septembre 2013, 416 pages, 7,90 €

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