"La danse des étoiles, Lucy in the sky with diamonds


Sortir un auteur de l’oubli

 

Spider Robinson, né le 24 novembre 1948 à New Yorkest un écrivain canadien  plutôt méconnu de par chez nous. Pourtant  La danse des étoiles, coécrit avec sa femme Jeanne (décédée en 2010) remporta les prix Hugo, Nebula et Locus et n'avait pas été réédité en France depuis 1979. C’est tout à l’honneur des éditions Actu SF de relever le défi  d’un livre bien singulier car Spider et Anna Robinson ont entrepris ici de nous raconter le premier contact avec une intelligence extra-terrestre… par la danse ! il fallait oser.

 

 

Premier contact, revu et corrigé

 

Quelques années dans le futur, l’espace proche a été colonisé par l’humanité et permet à certains talents singuliers de s’exprimer. C’est le cas de Shara Drummond, danseuse de son état, trop grande et pas assez fine pour exprimer son art sur une scène terrestre. Encouragé par son associé et ami Charlie Armstead (secrètement amoureux d’elle), elle a conclu un accord avec un grand patron, Carrington, pour pouvoir s’entrainer à gravité réduite. A terme, Shara risque sa vie mais tel est son choix… qui trouve bientôt une grande utilité au moment où une intelligence extra-terrestre se rapproche de la Terre. Apparemment hostile, Shara décide de danser pour eux, par instinct et parce qu’elle sent aussi qu’ils sauront la comprendre : elle réussit à écarter la supposée menace mais perd la vie… Au grand désespoir de Charlie. Mais la Terre a suivi sa prestation et nombreux sont prêts à suivre sa voix. Charlie fonde bientôt une académie dans l’espace et ça tombe bien : les extra-terrestres sont bientôt de retour.

 

Le charme d’une époque

 

Le roman séduit par son ton et son approche anti-conformiste : réaliser un premier contact par la danse ! Et pourquoi pas après tout ? Une supposée intelligence humaine pourrait être intriguée, compréhensive, voire s’y retrouverait. Certains commentateurs ont balayé ce roman en expliquant qu’il s’agissait qu’il s’agissait d’une bêtise mais de quoi parle-t-on ? D’une hypothèse, pas plus farfelue qu’un autre, d’un contact avec une intelligence pas forcément sensible aux ondes radio où au langage informatique. Le présupposé du roman des Robinson ne choque donc pas.

 

La danse des étoiles paraît surtout daté  par ses références à la culture hippie, voire à certains aspects de la mouvance new age, qui font sourire aujourd’hui (ce qui est dommage, sommes-nous devenus trop cyniques ?). Reste un ouvrage assez frais, rédigé sur le ton de la confession, qui ravira les amateurs d’une littérature sortant des canaux traditionnels. On saluera ici l’excellence de la traduction de Mélissa Manchette, épouse d’un certain Jean-Patrick...

 

Sylvain Bonnet

 

Spider & Anna Robinson, La danse des étoiles, traduit de l’anglais par Mélissa Manchette, éditions Actu SF, janvier 2015, 366 pages, 18 €

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