À propos...

Nous voilà en exil forcé à même nos vies, cernés et empêchés par l'invisible. Et pour combien de temps encore ! Un exil du fond duquel, à ce que j'entends et crois comprendre, un nombre majoritaire d'entre nous rêvent.
Pas tous à la même chose, mais dans le même sens : au retour en surface, et le plus rapide possible, à la vie d'avant, à ce que le commun des mortels que nous sommes appelle aussi la vie normale.
Et pour cela, dit-on, s'en cassant mutuellement les oreilles, on croise les doigts superstitieusement, signe banal de faux espoir, en tout cas peu solvable. Doigts croisés autant et aussi souvent que possible : autre façon, minimaliste en diable, de croiser en fait les bras devant une mutation sociétale nécessaire et urgentissime – donc tout naturellement d'abord individuelle et intérieure, c'est primordial –, un changement de cap radical bien sûr encore trop timidement amorcé, quoique déjà identifiable ici et là, un peu partout autour de nous.

Mais, pour le moment, l'auto-illusion fonctionne encore à tout-va, à merveille – comme avant ! –, nous continuons donc à organiser des manifestations et à vouloir mettre sur pied tout un moulon d'autres choses, en tout genre, de la même manière que si, de fait, elles étaient tout naturellement possibles et réalisables alors qu'au fond, chacun le sait très bien, elles seront certainement – et pour tout un temps, lui, par contre, encore très incertain – au mieux reportées encore une fois, ou même, coups d'épée dans l'eau renouvelés, ne seront pas, carrément.

Pour revenir à cette vie d'avant, cette vie (dite et réputée) normale que l'on aspire à voir régner de nouveau en maître au plus tôt, dare-dare, sur les jours qui nous restent, ne serait-ce-t-il pas actuellement le moment idéal, maintenant que nous voilà – toutes affaires cessantes justement – face à face avec un problème d'envergure planétaire, de bien en soupeser d'abord seul à seul avec soi-même, chacun dans son coin, en son âme et conscience, tous les vices, toutes les failles, toutes les inégalités flagrantes, toutes les injustices crasses, en reconnaître, en dénombrer et en nommer nommément tous les... crimes qu'elle cache, camoufle, ou même qu'elle arbore, parfois même fièrement ?

Car, dites donc, est-il souhaitable qu'elle revienne au pouvoir cette abominable vie normale qui a fini par nous mener – si docilement par le bout du nez ! – de fausse route en fausse route, jusque-là où nous en sommes hélas arrivés de l'Histoire des hommes, saccageant tout, ou presque, sur notre passage ? Tuant et faisant souffrir plus efficacement un encore bien plus grand nombre d'innocents – sans compter les animaux, les plantes, la nature toute entière, en fait – que ne le fait la Covid 19 elle-même.

Ne vaudrait-il pas mieux, dès que possible et autant que nous le pourrions, pièce par pièce, boulon par boulon, de commencer à la démonter pour la mettre au rancart tout à fait, tandis que dans un même temps, nous inventerions et mettrions en œuvre, à la place, d'autres moyens plus respectueux et dignes de nous-mêmes parce qu'alors en harmonie avec notre milieu afin d'occuper plus équitablement la planète Terre qui ne nous appartient pas, n'y étant – chacun de nous ne l'oublions pas – que de simples passagers provisoires ?

Sans vouloir en rien désavouer ni dévaloriser par là les diverses qualités des différents vaccins actuellement sollicités, je crois cependant que la véritable immunité à viser puis à atteindre – celle-là non plus seulement au plan des corps, mais davantage à celui de l'esprit – pour nous sortir bien plus solidement et globalement d'affaire, est plutôt, il me semble, celle de l'émergence d'une nouvelle conscience collective, plus haute, plus droite ; non pas d'exister, mais tout simplement de vivre et de laisser vivre aussi ici-bas.
Nous n'en sommes pas encore là, certes, mais tout allant s'accélérant, n'est-ce pas...

Aussi, perso, j'ose y croire et – ô syndrome de Cassandre ! –, j'ai vraiment tout au fond de moi bon espoir qu'alors ainsi stabilisé et continuant sa croissance l'Arbre de vie ne risquera dès lors plus de nous tomber de sitôt sur la tête !

 
André Lombard
 
Article connexes :

De Nikos Kasantsaki

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.