Sillages parfumés de la chair - Alain Marc

Voilà c'est fait, j'ai fait l'image (Beckett in Premier amour)

Il ne faut pas s'y tromper : les Polaroïds dont il est question ici ne sont pas des images. Comme le précise Alain Marc lui-même c'est d'abord un concept.
Ce dernier est accompagné d'œuvres érotiques du peintre Jean-Marc André. Mais elles sont presque superfétatoires et au mieux elles servent de propédeutique au livre, histoire d'illustrer les canyons.

Mais l'essentiel est ailleurs. Dans une écriture minutieuse,  de l'acte sexuel l'auteur efface les effets clichés ou pornographiques. L'ensemble se limite à des descriptions circonstanciées de manière cinématographique. Et ce, du panoramique au très gros plan serré.

Le tout ponctué ça et là de quelques incidentes allègres qui donnent une jovialité certaine aux évocations. Les trois cycles de la Cosa Nostra (chose sexuelle s'il en est) prend ainsi une crudité qui rapproche l'auteur de Bataille et de Bourgeade. Comme ce dernier Alain Marc fait que le jeu de la proximité crée un éloignement. L'inverse est vrai aussi. Et ce dans une conséquente poétique des foirades et des fluides.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Alain Marc, Polaroïds, coll. Tinbad Texte, Tinbad, février 2022, 160 p.-, 19 €

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