Les nu(é)es de Madeleine Froment

 

Pour Madeleine Froment, le corps (féminin ou masculin) reste dans tous ces états. Pas question pour autant de rechercher une quelconque provocation superfétatoire. Certes rien n’est laissé sous cloche : tout est brut de décoffrage. Les situations demeurent des attentes - sans dire de quoi, ni comment - sinon le plus simple des appareils.

L’être est-il en ce cas un loup ou un agneau pour l’autre ? Nul ne peut le dire mais l’artiste l’expose au risque du regard. Pour cette confrontation Madeleine Froment présente ses modèles le plus souvent en pied mais dans ses céramiques impeccables elle n’en dévoile l’assiette qu’en morceaux d’une blancheur gage de pureté. Ou presque.

L’ensemble reste incisif et drôle. Se devinent la peur et l'envie du corps de l'autre comme de son propre corps, de ce qu'il cache de ce qu'il montre et qu’il voudrait parfois laisser sous cape. Mais désormais il n’appartient plus vraiment à lui. L’artiste en fait son miel et de ceux qui regardent ses œuvres des mouches. Manière de mettre insidieusement les pendules à l’heure sur le cadran d’un érotisme que l’artiste re-monte à sa façon.

Jean-Paul Gavard-Perret

Madeleine Froment, « Chair miroir », Galerie de la Voute, Paris, du 4 au 24 mai 2017.

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