JB Hanak : l'ordre et le chaos

JB Hanak crée des figurations apparemment hirsutes  mais loin du  tape-à-l’œil. Une rigueur de type particulier propre à créer des synthèses en désarroi au sein d’un bric-à-brac architectural. Existe là quelque chose de grandiose par le jeu des formes fourmillantes en un espace monochromatique. 

Hors parade s’inscrit une théâtralité du réel que la fiction ramasse en le bousculant. La soif de créer dans un effet puzzle en bleu bâtit un homogénéisation en une suite d’accumulations. Vagues de lignes,  raccords, jointures de plans se succèdent et se perdent au milieu des traits qui servent de nervures. Le vide est soudain cerné de tronçons en hautes pattes ou en dents de scie.

Des antennes, des gueules, des sauts et gambades  s’abattent sur le support pour le combler et saturer le regard. Existe forcément un aplatissement inhérent au 2 D. mais aussi un envol dans le déchaînement des formes qui dans chaque œuvre trouve sa propre cadence.  Les formes emplissent le vide.  Il s’agit de tracer, tracer encore sans idées préconçues, tirer partie de chaque piste que l’artiste laisse venir et connecte.

Et voilà peut-être la seule certitude de Hanak : ne pas refuser le geste, ne pas faire preuve d’une prudence trop grande tout en contrôlant ce "vandalisme" issu de l’intérieur mais afin que chaque oeuvre soit une fête, une crue entre ce qui reste proche du chaos mais qui le transforme.


Jean-Paul Gavard-Perret

JB Hanak,  Double Negatie, Éditions Galerie Anne de Villepoix, juin-juillet 2021

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