Jean-Pierre Bobillot : Acanthes et calembours bons

Si la poésie sort d'un même moule (les mots), elle est multiple plus qu'une. Et Bobillot la charrie avec humour au seins de ses textes disparates et "théoriques" où il feint d'en donner la définition.
Jamais  industrieux et refusant  le snob et l'ampoulé,  le poète ne s'écoute pas écrire tout en ne renonçant jamais à l'idée d’émancipation sociale et intime que la poésie garde  eu égard au monde tel qu’il est : bref, que chacun poétise est le monde sera bien gardé.
Cela est dit avec un certain clin d’œil un peu désespéré. Mais l’auteur prouve ici, qu’après un effacement, la poésie garde de beaux jours devant elles si elle quitte ses re-pères.
Mais c’est aussi pour Bobillot une manière de montrer ses doutes tout comme l’inconsistance et l’arrogance de certains "poétichiens". Incidemment l’auteur rappelle la présence chez lui des mêmes défauts dans son expérience.
Toutefois il a renoncé à ses illusions. Dès lors aux lecteurs de faire bon usage  de ce couteau  sans manche et dont la lame est manquante. Ce qui n'empêche pas de trancher dans le vif des définitions et des idéalismes – ils ne sont jamais les bons.

Jean-Paul Gavard-Perret

Jean-Pierre Bobillot, Poésie c'est... crevez le matelas des mots, Atelier de l'Agneau, janvier 2023, 94 p.-, 18€

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