Joyce Mansour la masseuse perverse et polymorphe

Dans ses poèmes - et « L’horizon à l’aveugle » ne déroge pas à la règle - Joyce Mansour feint de se montrer nue et criante de plaisir devant des poids lourds (boxeurs plus que « gros-culs ») qui la poussent à des actes impies en son corps déplumé. Tout cela est un jeu. Mansour avait un rôle à assumer au sein  du Surréalisme. Elle en a abusé. Et nous lui rendons pour cela les grâces qu’elle mérite. A côté des femmes riches, sans vice ni poitrine que marièrent ses alter-ego (les surréalistes mâles)  elle leur proposa l’enfer  où encore habillés de deuil ils rêvaient de faire l’amour pour mieux enterrer leurs souvenirs décomposés et fantasmés. Bref Joyce Mansour a toujours « fait le travail ». A ce titre son livre est un régal pour ceux qui aiment à se bronzer au soleil noir du Surréalisme, ses salles à baisers, ses alcôves à grimaces et son horizon bouché.

 

Jean-Paul Gavard-Perret


Joyce Mansour, L’horizon à l’aveugle, Editions Derrière la salle de bains, Rouen, 10 €

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