Les impromptus "cerceurs" de Véronique Vassiliou

Dans sa gestion du discours poétique, Véronique Vassiliou se dégage de ses contraintes. Car son texte a besoin d'un autre espace pour développer son propre  écosystème. Tout devient affaire de locomotion :
Le cerceur se déplace par vagues.  Comme tout bipède, il change de lieu, terre à terre. Il peut avancer par sauts, par rebonds.
Tous ses besoins sont à sa portée comme pour l'auteure elle-même qui suit ses rotations incessantes.

Si le premier utilise tous moyens à sa portée dont les jambes, la tête, les yeux, Véronique Vassiliou s'attache à tous les détails de ses déplacements au moment où à son histoire se greffe une histoire parallèle qui s'inscrit à la droite de son périple : Le taureau avait été attaché afin qu’on lui mette le feu aux cornes. En panique, désorienté, il a foncé contre un poteau, tête baissée, et s’est tué.
Mais d'autres animaux et chasseurs viennent à sa rescousse dont les membres moteurs ne fonctionnent pas de manière linéaire.

Si bien que le livre avance en faisant des détours destinés à  dépister les Comanches mais pas seulement. D'où un ensemble de mutation : la sphère tourne sur elle-même tout en déviant de sa trajectoire. Celle-ci devient aléatoire : Ses aléas sont variables. Les variables ne sont pas ajustables.

Le livre devient celui du mouvement, de l’oscillation permanente et incertaine. Il tisse des tracés et des images de pensée en dérives diverses, faites d’égarements, de sauts, et d’écrits dans la marge. Un brin conte, un brin récit, un brin méditation, un brin enquête là où tout est fait pour diffuser des énergies selon diverses stratégies.

Jean-Paul Gavard-Perret

Véronique Vassiliou, , coll. Disparate, éditions Nous, septembre 2021, 144 p.-, 16 €

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