Sade et les imaginaires

Dans ce corpus les  textes de création à résonance poétique alternent avec des articles d'érudition. L'œuvre de Sade y demeure un champ inépuisable. Les auteurs s'y autorisent les déclinaisons et les analyses les plus saugrenues. Elles vont jusqu'à trouver en Sade un woke prématuré. Mais sa pensée et son écriture restent plus que jamais proche des dérèglement des et du sens. 
Tout y reste possible sur ce qui devient l’obscène  ou une autre scène  inavouable scène. Christophe Stolowicki en offre la vision indirecte. Cauda rappelle le glas du gland,  la chair du vit et de son vice jamais à court d’imagination.
Tout dans cet ensemble offre un contrejour à l'œuvre et décompresse son réel dans une verticalité désirante. Pour qu'en sorte un supplément de  chair jusqu'au texte final de  Liliane Giraudon qui ouvre sa lumière au sens de silence/sans visage comme l’herbe là où la question reste ouverte :  peut-on en rire de l'œuvre et pactiser avec elle dans le fourmillement de ses rhizomes. Preuve que ce que l'homme  avait raté avec Adam, Sade le remet en jeu dans la faute d’être humains et  farceurs si légers de la Chute première.

Jean-Paul Gavard-Perret

Collectif, Cahiers Sade 2 : Penser l’imagination, éditions Les Cahiers, juin 2023, 312 p.-, 29€

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