François de Asis : son nom Venise

De sa relation avec Venise où François de Asis se rend régulièrement depuis 40 ans est née une centaine de peintures entre 1958 et 2020.
Elles forment ici un recueil (enrichi d'essais conséquents). L'artiste fait découvrir les mouvements du paysage vénitien. Le ciel, la pierre, l’eau s'y saturent de signes lumineux. Si bien que l’acte pictural se confronte aux limites du visible.
Entre alliance et lutte du dessin et de la couleur, l'eau glauque de la lagune  est suggérée – tout comme les reflets des palazzi – afin de  donner à voir la couleur au second degré dont rêva Titien (Bonnefoy). S'y retrouve une identité cachée : celle qui n'appartient non seulement à cette ville mais à soi-même. Ici peinture et existence semblent se défaire, n’être même plus qu’une expérience oubliée, lorsque couleur et dessin se dissocient comme se séparent comme l'âme et le corps. Mais reste chaque fois un retour de ce que chasserait le soleil s'il ne se perdait pas dans la mer.

Jean-Paul Gavard-Perret

François de Asis, Venise, textes d’Yves Bonnefoy, Philippe Jaccottet et Claude Massu, Fata Morgana, septembre 2022, 144 p.-, 30€

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