Émile Savitry : récit photographique du film maudit de Marcel Carné

Moins connu que le Don Quichotte d’Orson Welles. Voire L’homme qui a tué Don Quicotte, de Terry Gilliam, avec Jean Rochefort. La Fleur de l’âge de Marcel Carné. Sur un synopsis de Jacques Prévert. Lui aussi est un film maudit. Inachevé. Jamais monté. Jamais diffusé. Et pourtant. Quel chef-d’œuvre perdu à tout jamais. Si l’on s’en réfère aux commentaires des rares chanceux qui ont pu visionner les rushs. Retour sur un cauchemar dont on a perdu jusqu’aux bobines dans un imbroglio digne d’un film de Clouzot. Un flash-back si cher à Claude Lelouch grâce aux photographies d’Émile Savitry. Plus qu’un photographe de tournage, un réel artiste qui manipule son appareil avec la maestria d’un peintre.



Témoins figés les clichés parlent pour eux-mêmes et invitent la nostalgie. L’amertume. Le regret que ce film perdu définitivement. Pourtant le scénario était de tout premier ordre. Inventé par un Prévert tout en verve. Témoin de ces maisons de redressement qui faisaient plus de mal aux enfants que de les "remettre dans le droit chemin". Inventant une histoire d’amour entre un jeune évadé, sur Belle-Ile, et une jeune fille de la région. Un casting haut de gamme : Serge Reggiani, Arletty, Paul Meurisse et Anouk Aimée. Mais une censure impitoyable qui juge sur le plan de tournage. Un démarrage en 1937, puis la Seconde Guerre mondiale. Une reprise en 1947. Des accidents comme si une malédiction pesait sur le projet. 




Carole Aurouet présente les détails de l’aventure en accompagnement des admirables photographies de Savitry. Un livre mémoire. 


Annabelle Hautecontre


Carole Aurouet, Émile Savitry – Un récit photographique, 190 x 240, couverture cartonnée en couleur, Gallimard, avril 2013, 128 p. – 32,00 €

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