Sous le pont Mirabeau et ailleurs avec François Sureau

Le livre de François Sureau ramène  une des questions qui, suite au Covid-19, hante les sociétés car une politique de la dérive plane sur tous les régimes et sous – en apparence – de bonnes raisons. Faisant écho à Chateaubriand déclarant que sans la liberté il n’y a rien dans le monde, l'auteur de rappeler : Personne d’autre que le citoyen libre n’a qualité pour juger de l’emploi qu’il fait de sa liberté, sauf à voir celle-ci disparaître.

Pour lui la loi ne peut permettre à l’État de restreindre la liberté d’aller et venir, de manifester, de faire connaître une opinion, de s’informer, de penser pour finir. On voit combien la Covid-19 a créé une ouverture ou plutôt une fermeture. L'état est en effet porté presque naturellement à l’autoritarisme et à l’ordre moral. Et ce danger touche la démocratie moderne. Or, l’homme est voué à la liberté : il doit avec patience et souffle ne cesser de reformuler le projet politique et de ne rien céder de ses droits et selon ses responsabilités individuelles et collectives.

Tout est évoqué ici entre  sauts et de gambades. L'or du temps mêle pierres et livres en une déambulation littéraire (mais pas que) près de la Seine au moment où la vie disparaissant laissait la place au vide et au désert. L'auteur se replonge dans la Seine comme en un fleuve nourricier pour un appel au large via les Surréalistes - un des nombreux fils conducteurs du livre.
Vies d’écrivains et de peintres égarés, instants d’amour, incendies, controverses oubliées, départs vers le lointain, tout se mêle au sein de rencontres inattendues.  Elles déplacent les lignes et invitent à regarder autrement non seulement la Seine mais notre pays.

Jean-Paul Gavard-Perret

François Sureau, L'or du temps, coll. Blanche, Gallimard, mai, 2020, 848 p.-, 27,50 €
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