Abigail Assor : l'espoir. Et après ?

beauté. C'est son arme pour séduire Driss et l'épouser afin de sortir de son milieu et de sa condition.
S'en suit une course à travers la ville, ses tensions. Il y à la les riches qui s'exhibent, les prostituées qui avortent dans des arrière-boutiques, les murmures faussement scandalisés, les petites bonnes harcelées, les flics, le haschich, l'équipe de foot de la ville et l’envie d’aller ailleurs. Cet ailleurs si proche qui reste si loin.
Driss fait miroiter devant Sarah l'impossible. "Avec son fric, il n’y aurait plus jamais de flic, plus jamais de lois - ce serait eux deux, la loi. » pense-t-elle. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres même lorsqu'elle offre les siennes. Et le roman oscille entre le brûlant et la glaciation.
Du réservoir du monde qui entoure ses personnages l'auteure ne conserve que des lignes de force à la recherche d’un langage métonymique éloigné des métaphores redondantes.
Des mouvements dialectique d'une telle fiction, l'écriture devient la caisse de résonance. La culture populaire et le luxe s’y croisent. Elles donnent lieu à des hybridations pour le moins étonnantes. En ce tangage du monde la créatrice reste capable de produire une unité et une dissémination. Se croisent et s’entrecroisent des harmonies et des dysharmonies et demeurent bien des navettes entre leurs frontières afin que les idées comme les images toute faites claquent.
Jean-Paul Gavard-Perret
Abigail Assor, Aussi riche que le roi, coll. Blanche, Gallimard, janvier 2021, 298 p.-, 18 €
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