L'autre piste de Bartabas

Bartabas nous offre  un voyage fantasmatique et poétique aux origines de l'humanité. Et ce au nom d'un principe qui relie chez lui l'art et la vie : Il m’aura fallu une vie à côtoyer les chevaux pour comprendre que cet autre est un peu de moi-même, écrit l'auteur.

Et c'est parce que les bêtes ont perdu leurs mots pour raconter leurs histoires (ou parce que nous ne savons pas le traduire) que l’animal créateur qui possède le langage et qui  ignore le premier récit, celui de la genèse, propose une telle ode.

À la question L’esprit humain a-t-il voulu à jamais oublier la honte de n’avoir été qu’une proie sans défense ?, Bartabas répond : La nuit, l’animal me regarde et je lis dans ses yeux de nobles histoires, des chants qui m’invitent au voyage.
Ses  vingt-deux chants deviennent  un récit fantasmatique des origines de l’humanité. Hommes et bêtes ne font qu'un et sont tour à tour proies et prédateurs.

L'écuyer d’exception, chorégraphe, metteur en scène, scénographe et réalisateur,  invente – après une forme inédite de spectacle vivant - le chant d'accords entre la sauvagerie et la civilisation. Surgit une méditation poétique essentielle sur la place et le rôle de l’homme prêt à sacrifier ses frères les vivants et ce, en attendant peut-être que le règne des corbeaux ou d'une autre animale assistance mette les pendules à l'heure.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Bartabas, Les Cantiques du corbeau, Gallimard, mars 2022, 112 p.-, 12,50 €

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