Nous sauver, quoi qu’il en coûte – Réponse à Georges Didi-Huberman

 

Georges Didi-Huberman publia en octobre 2017 un opuscule aux éditions de Minuit, Passer, quoiqu’il en coûte précédé d’un long poème de Niki Giannari, texte qui accompagne le film documentaire de Lena Platonos, Des spectres hantent l’Europe, tourné en mars 2016 dans le camp d’Idomeni, à Thessalonique, qui accueillait treize mille personnes fuyant la guerre en Syrie, bloquées à la frontière.

Le livre de Georges Didi-Huberman débute par un long poème, geste symbolique pour cristalliser le regard du lecteur, lui inspirer de l’empathie, le saisir aux tripes, prémices de ce qui nous attend avec l’essai du philosophe. Alors, dans cette réponse, ouvrons, nous aussi, les débats sur un poème, plus court, moins lyrique, mais tout aussi précis, qui instaure cette proximité avec nos semblables, nos frères français, ceux que l’on refuse de voir, puisque la misère fait peur et que l’élan du cœur apparaît ne devoir s’orienter qu’au-delà des frontières, par-dessus les mers quand c’est en bas de son immeuble que meurent dans le silence hypocrite nos contemporains.
Mais Georges Didi-Huberman préfère voir au loin, sans doute trop haut perché sur son estrade de professeur à l’EHESS ou à l’INHA, oubliant que tout commence dans les assises du monde, donc ici-bas, non à la ligne d’horizon.
Car ici aussi la guerre fait rage…

 

Mais cette guerre en nous toujours inachevée
quand on croise un mendiant
qui mendie plus que la moitié de lui-même,
hésitant entre les flaques du trottoir hésitant
entre mourir et jeter l’âme dans les flaques,
ce besoin qui vient de regarder en face
et d’aussitôt effacer le visage au miroir,
cette guerre comme un torrent charriant ses pierres
au cœur des chambres et de l’oubli,
dévastant le sommeil chaud du cœur,
cette guerre qui nous laisse,
mendiants à notre tour,
entre les objets de la misère, mains nues, front usé,
et la durée où se reprendre, le chant continu du monde,
cette guerre
– qu’on en soit fou ou la victime –
par quoi ne se peuvent rouiller ni l’aube
ni la mécanique des armes,
et par quoi sont gagnés nos journées,
nos sourires les plus doux,
cette guerre pourtant
comme un poing dans la gorge
[1].


C’est bien avec un poing dans la gorge que l'on écrit une telle réponse, obligation à ne pas se taire face à ce discours unique, inique de sa seule certitude à enfoncer la porte ouverte du seul racisme exposé en offense à la volonté de circuler, à l’accueil des réfugiés quand par ailleurs les occasions ne manquent pas dans notre propre pays de nous affairer à aider notre prochain. Mais depuis des décennies cela ne semble pas avoir les honneurs des élus puisque Coluche, seul, s’y est intéressé et depuis plus rien.
Poing dans la gorge de devoir répondre à une personne dont on admire l’œuvre et la pensée professionnelle si innovante et donc incompréhension à voir ainsi ce philosophe, cet historien de l’art, se complaire dans une pensée biaisée, appuyée sur de vils et vieux démons, en appelant encore aux relents nauséabonds de l’antisémitisme et du nationalisme de bas étage pour inciter à ouvrir nos bras à des hordes de réfugiés qui ne sont pas tous – et loin de là – de malheureuses victimes mais des opportunistes aux allocations ou des tueurs… qui auront tôt fait de s’occuper en tout premier lieu de la communauté juive puis de la chrétienne afin d’instaurer leur califat[2]….
Ce livre est habillement écrit, il tente de nous préserver encore un peu dans notre notion d’humanité ; sauf que pour l’heur il manque aussi le corollaire à ce plaidoyer pour l’accueil systématique : quid des mêmes fantômes autochtones qui hantent nos cités depuis trente ans et que personne ne veut voir et ne s’occupe réellement (les SDF), quid des règles à imposer aux migrants pour qu’ils ne transforment pas le pays d’accueil à leur « culture » en dénigrant nos valeurs ?

S’il est évident que nous devons accueillir les ressortissants des pays en guerre qui fuient l’horreur des combats, je m’interroge sur l’axe unique du regard de Georges Didi-Huberman. En tant que philosophe il est à même d’évoquer cet épineux dossier, mais pourquoi regarde-t-il toujours vers l’extérieur, vers le disparu, quand aussi, ici, sur place, dans son pays, se passent depuis plus de trente ans des abominations envers les plus démunis sans que cela ne lui suggère un livre ? Quid des sans-abris dont on nous serine depuis des décennies que l’argent manque pour les prendre en charge quand par miracle l’argent coule à flots pour les migrants qui, d’ailleurs, sont de plus en plus des "économiques"[3] pour les 3/4 (notamment en provenance d’Afrique) que des "victimes de guerre" ?
J’invite monsieur Didi-Huberman à aller à Calais, ce qui est moins loin – et sans doute moins exotique que la Grèce – pour questionner les habitants, voir de ses propres yeux cette jungle maintes fois détruite et reconstruite aussitôt, voir ces pauvres migrants agresser les habitants qui n’en peuvent plus, tuer des routiers, dresser des barrages, se battre entre eux (Afghans contre Soudanais, Erythréens contre Irakiens, musulmans contre chrétiens au sein de la communauté irakienne, etc.) ; oui, pourquoi ne pas commencer par le commencement monsieur Didi-Huberman ?

Car quid de la responsabilité de nos gouvernants depuis ces dernières décennies ? Elle est pleine et entière, et surtout concernant les guerres en Lybie et en Syrie ! Votre livre aurait donc dû être un dossier à charge contre eux, et non donné à un public dont vous semblez penser qu’il doit encore être convaincu que les migrants, c’est bien ! Pourquoi la France doit-elle payer l’incurie de la politique d’accueil de l’Angleterre ? La jungle de Calais n’a pas à être en territoire français : il convient de les laisser passer, aux Anglais à ramasser leur merde comme on dit, à eux d’assumer leur appel d’air à l’immigration et à ouvrir des camps d’accueil chez eux, pas chez nous !
Pourquoi ne parlez-vous pas de l’abomination libyenne et des trafics gérés par les ONG qui travaillent avec les passeurs pour recueillir les bateaux au large de Tripoli et les conduire en Italie sous l’œil bienveillant de l’UE, ce qu’Alexandre del Valle explique, preuve à l’appui ? Pourquoi vous ne dénoncez pas la folie allemande d’ouvrir la frontière à plus d’un million de migrants et des dégâts que cela a occasionné dans la société civile allemande ? Etc.

L’utopie est l’une de nos forces, sans elle le monde ne peut être, ne peut évoluer, mais évoquer Dante et son purgatoire aurait aussi dû vous inciter à travailler sur d’autres voies que l’accueil systématique et la stigmatisation des camps de rétention. Comment contrôler des populations dont les valeurs et la culture sont à l’opposé de la nôtre ? Comment contrôler des jeunes hommes qui pensent que nos femmes sont des putes livrées sur un plateau ? Comment contrôler l’endoctrinement religieux islamique qui n’a qu’un seul objectif, la soumission de l’Occident ?
Georges Didi-Huberman est-il prêt à voir s’écrouler définitivement toute la civilisation judéo-chrétienne sous le fléau islamique sous couvert de bonnes intentions ? Les nationalités des migrants sont en grande majorité en provenance de pays où il n’y a ni guerre ni violence mais seulement un marasme économique et nos chères prestations sociales les attirent donc…

Nous vivons en ce moment-même la Troisième Guerre mondiale, celle prédite par Bourguiba, la guerre des ventres et de l’immigration. Elle a ses racines dans le protocole de Barcelone, (6 novembre 1973) sous le chantage de l’OPEP, entérinés par tous les partis politiques à Strasbourg en 1975 (oui, tous les partis – près de deux cents –, car l’idée était que quel que soit celui qui gouverne, il continue à appliquer les accords), et n’a qu’une seule cause : le pétrole. Le choc pétrolier consécutif à la guerre du Kippour (6 octobre 1973) a permis à la mouvance arabo-islamique d’imposer ses projets de conquête – d’ailleurs exposés au grand jour, et en français, répondant aux directives de l’ISESCO (l’UNESCO version islamique).
Adopté à Doha en 2000, l’arrangement consiste à recruter de la main d’œuvres dans les pays arabes (sachant qu’elle ne s’assimilera pas) suivi d’un regroupement familial avec le pendant religieux inscrit dans les textes, imposant aux pays occidentaux de laisser entrer des imams et de créer des centres culturels islamiques ; et le vers fut dans le fruit (avec l’obligation de traiter l’islam comme une partie constitutive de notre culture – sic !).
La déclaration du Caire[4] si chère à nos migrants qui ne rêvent que de l’imposer dans le pays d’accueil peut se résumer en trois points cardinaux : on peut s’exprimer librement si cela n’est pas en contradiction avec la Charia ; tous les droits de la présente déclaration sont soumis aux dispositions de la Charia ; la Charia est l’unique référence pour l’interprétation et l’application des articles. Faut-il en dire plus ?
Le Coran est un code civil universel…

Pourquoi donc Georges Didi-Huberman se cache-t-il derrière son petit doigt ?
Pourquoi refuse-t-il tout au long du livre à voir que ce qui bloque dans cette gestion de l’immigration est cultuelle ? En effet, nous sommes tous des fils d’immigrés mais des fils judéo-chrétiens ! donc porteurs du même ADN, de cette culture qui n’est en rien comparable avec le dogme islamique. J’aimerais rappeler la phrase prononcée par le président Trump à Varsovie, le 5 juillet 2017 : Notre liberté, notre civilisation et notre préservation dépendent des liens entre l’histoire, la culture et la mémoire. Didi-Huberman est un chantre de la mémoire, ses conférences sur l’histoire de l’art sont un enchantement, il ne peut donc faire l’autruche sous couvert d’humanisme. Personne, à moins d’être fou, ne fait entrer délibérément le loup dans la bergerie…
Pour sauvegarder sa famille il faut parfois être dur, pour sauvegarder l’Europe il faut des pays forts comme la Hongrie ou la Pologne qui refusent la colonisation rampante, il faut donc des camps pour stopper les vagues migratoires. C’est atroce, mais c’est ainsi. Toute guerre a sa part d’ombre, ses fantômes malheureux, ses injustices, ses errements, ce terrible ouvrage donne la chair de poule et rappelle que l’Homme est un animal dénaturé, comme le soulignait Vercors, mais qu’il doit s’acharner aussi à sa préservation quoi qu’il en coûte, et ce n’est pas le sacrifice de Coventry par Churchill lors de la Seconde Guerre mondiale qui me contredira.

Mais reprenons point à point :
Voilà donc un camp, comme tant d’autres, le camp d’Idomeni, à Thessalonique (où règnent trafics & prostitution, dixit Le Monde) qui accueille treize mille personnes fuyant la guerre en Syrie. Georges Didi-Huberman affirme être en Grèce, pour témoigner pour autrui et vivre une "expérience indicible", il est là pour "donner sa voix et son regard pour autrui" en constatant qu’une "population se forme à partir de son simple désir de passer ". C’est une nouvelle fois l’image qui interpelle l’historien de l’art, une image qui lui ordonne une pensée qui diffuse, partant de cet événement sensible, depuis sa simplicité ou sa pauvreté mêmes, "toute la loi du monde comme il va". Les réfugiés lui apparaissent comme des spectres. Ils seraient en train de revenir et ne seraient en rien des foules d’envahisseurs. Des "spectres" qui sont des êtres humains victimes d’une philosophie politique : tiens donc, mais ne le sommes-nous pas, tous ?
En effet, les migrants sont, pour Georges Didi-Huberman, nos parents revenants. Comme si nous étions tous originaires d’Orient, ne souriez pas et, s’il vous plaît, n’employez pas, dans votre paranoïa, le – gros – mot "identité" qui, selon lui, n’existe tout simplement pas (sic). Car au pays des bisounours, tout village est habité de peuples au pluriel, de peuples qui coexistent mais jamais "d’un peuple" autoproclamé dans son fantasme de "pure ascendance". Et depuis quand un peuple est-il nécessairement de pure ascendance ? Le peuple de France est mixité, déjà, de toutes les essences européennes d’obédience juive et chrétienne qui sont venues l’enrichir, et dernièrement avec aussi les provenances africaines et arabes. Quand je me remémore ses conférences à l’INHA où il évoque le peuple juif, je suis tenté de penser qu’il existe un docteur Didi et un monsieur Huberman… Interprète-il une définition dans le seul dessein de servir son argumentaire ?

S’appuyant sur Hannah Arendt qui, dans son recueil La Tradition cachée parle de la notion de "paria" comme paradigme moderne de la discrimination, il oublie d’évoquer ce qui ronge notre société française : la pauvreté. La pauvreté est le mal absolu que l’on feint de ne jamais voir, portant notre compassion vers l’Autre, oubliant les nôtres !
Il n’y a pas que les migrants, chère Niki Giannari vers qui lire à la criée votre poème : Tu ne peux te poser nulle part / tu ne peux aller ni vers l’avant / ni vers l’arrière… Quel SDF avance dans la vie ? Et quid de ces migrants ajoutant de la pauvreté à la pauvreté prétextant une demande d’asile qui n’est le plus souvent qu’économique ?! Toujours regarder au loin la poutre du voisin pour ne pas admettre la paille dans son œil, renvoyer au texte de 1943 d’Hannah Arendt qui s’indignait contre l’invention de cette nouvelle "humanité parquée… en oubliant sciemment le cas des Palestiniens ?
Si les réfugiés sont des "sujets de plein droit", monsieur Didi-Huberman, pourquoi n’en est-il pas ainsi des SDF chassés, ignorés, humiliés ? Les réfugiés veulent "seulement passer", écrivez-vous, mais soyons sérieux deux minutes : passer pour aller où ?
A la première caisse d’allocations familiales et/ou du RSA ?
Ne savez-vous pas que ces populations portent en elles d’éventuelles hordes terroristes[5], ne savez-vous pas que la majorité des auteurs des attentats de novembre 2015 à Paris venaient des rangs de réfugiés syriens ?!

Vers la fin de cette plaquette, Georges Didi-Huberman verse dans l’odieux en ne pouvant s’empêcher de faire un parallèle douteux entre les trains qui desservaient les camps nazis et les trains grecs qui vont dans les camps de réfugiés… toujours cette manie de sempiternellement jouer de la corde sensible comme si ses arguments ne lui semblaient pas assez convainquant puisqu’il faille une fois encore en appeler à la Shoah pour tout justifier… Les réfugiés seraient des êtres de désir qui, une fois arrivés, vont devenir des êtres indésirables. Mais le président Macron l’a rappelé dernièrement : la France ne peut accueillir toute la misère du monde, tout comme la Grèce, l’Europe, etc. Il faut savoir raison garder, et un camp de réfugiés n’est pas conçu pour durer, les Syriens rentreront (ce qu’ils font déjà) une fois la guerre terminée. Les seuls camps qui perdurent depuis plus de soixante ans sont les camps palestiniens, mais là, on n’entend pas monsieur Didi-Huberman puisque le problème concerne Israël, terrain miné…

Alors, dans la démagogie bien pensante des élites parisiennes, on appelle à la rescousse Aby Warburg, celui par qui nous avons appris comment regarder et comprendre autrement l’histoire des images, cette "histoire de fantômes pour grandes personnes", pour rappeler qu’il avait associé le terme de survivance à cette "après-vivre", cette capacité extraordinaire à traverser le temps, à passer à travers temps.
Ainsi le réfugié serait donc le messager d’un autre monde, porteur d’une autre culture si indispensable à la bonne marche de nos sociétés. Sauf que. Sauf que cette culture-là, justement, n’est pas compatible ! Si les Polonais, Italiens, Portugais, etc. se sont si bien assimilés en France, c’est que leur culture, chrétienne et/ou juive, était riche et malléable, soucieuse de partage quand l’islam n’est que dogme mais surtout au-dessus de la sphère politique, sociale et culturelle ! Ce que Georges Didi-Huberman ne veut pas comprendre – ou fait mine de ne pas le vouloir – : l’islam ne s’assimilera jamais, il est au-dessus de tout, il est là pour diriger, dominer : soumets-toi ou meurs !

Et oui nous assumons de parler d’ennemi, n’en déplaise à Georges Didi-Huberman et cela ne fait en rien de nous des êtres qui perdent leur culture, au contraire ! Interrogé début novembre par Thierry Ardisson, le fringant Karl Lagerfeld ne se remettant toujours pas de l’entrée de l’AfD dans le Bundestag – et faisant très clairement porter la faute de ce revirement de l’opinion publique vers le parti néo-nazi à la chancelière pour des raisons électoralistes – trouva ridicule l’autorisation d’entrée de plus d’un million de migrants en Allemagne et cita l’anecdote d’un couple d’amis qui avaient engagé un réfugié syrien, qui parlait un peu anglais, et qui s’est empressé au bout de quelques semaines de déclarer, pensant se faire bien voir, que l’une des meilleurs choses qu’avait entrepris l’Allemagne était… la Shoah (sic). Licencié sur le champ, le gentil-migrant-qui-apporte-un-enrichissement-culturel…
Et une question à monsieur Didi-Huberman, lui si enclin à rappeler combien sa communauté a souffert : quid des Juifs sous les griffes de ces islamistes s’ils prennent le pouvoir ?
L’hostilité envers l’autre est donc tout à fait compréhensible d’autant que les dernières prières de rues à Clichy démontrent l’agressivité de la communauté musulmane qui n’a de cesse de piétiner chaque jour un peu plus notre espace vital, ces lieux publics où jamais le prosélytisme, quelque qu’il soit, ne devrait apparaître…
Et si Niki Giannari parle d’une "cendre qui se souvient" permettant à monsieur Didi-Huberman de jeter l’opprobre sur la Hongrie – et la Pologne notamment – qui luttent pour préserver – justement ! – leur culture contre l’asservissement islamique (c’est bien mal connaître l’histoire pour un historien que de reprocher l’attitude de la Hongrie qui a été persécutée pendant des décennies par l’islam de la Sublime Porte !) : ils ont donc juré qu’on ne les y reprendrait pas une seconde fois.

Oser parler de "cet hospice inhospitalier qu’est devenue l’Europe" au regard de ce qu’est devenue Londres et l’Angleterre relève soit de l’inconscience et de l’insulte, soit d’une volonté discriminante à l’encontre de ses propres concitoyens…
Selon lui, l’Europe ne sait plus être à la fois "séculaire et sacrée", tombant dans les pièges de l’identité alors que, justement, les peuples européens savent où se trouve le sacré : avant tout dans leur survie, leurs racines, leur identité à préserver à tout prix pour ne pas sombrer dans un melting-pot fade, tiède, sinistre et… mortel, à terme !
Doit-on alors bannir les spectres de l’hospitalité qui posent un problème esthétique, crucial, lié à la notion même de survivance : une "étrangeté" qui nous semble si "étrangère" ?
Mais quelle survie possible sous l’islam ? et en quoi vouloir demeurer soi-même est mal ?

Si l’étranger pose et porte la question qui dérange, rappela Jacques Derrida dans son séminaire De l’hospitalité (janvier 1996) nous avons aussi la liberté de lui répondre et de préférer consacrer nos efforts à nos valeurs, sans dénier celles de l’Autre mais sans devoir absolument les accepter et les faire nôtres…
Georges Didi-Huberman convoque enfin Kant, exhumant les Fondements de la métaphysique des mœurs (1785) à propos de la dignité de tout sujet humain : "valeur relative" vs "valeur intrinsèque" en nous proposant un extrait : "Tout a un prix ou bien une dignité. Ce qui a un prix peut être aussi bien remplacé par quelque chose d’autre, à titre d’équivalent ; au contraire, ce qui est supérieur à tout prix, ce qui par suite n’admet pas d’équivalent, c’est ce qui a une dignité."
Ce à quoi je réponds que nos valeurs judéo-chrétiennes qui façonnent notre culture ne sont pas négociables ni remplaçables par le dogme islamique, elles sont donc supérieures à tout prix ! De même, lui qui voit une dignité dans le migrant qui forcerait à son égard le respect, oublie-t-il que ledit est irrespectueux de la vertu de nos filles, de nos us et coutumes et se plaint de la qualité de l’accueil, lequel est cent fois supérieur à ce que l’on accorde aux nôtres ?!

Il y aurait donc, selon Niki Giannari et Georges Didi-Huberman une "honte" fondamentale à traiter ainsi ces gens qui s’empressent, une fois entrée, d’imposer leur seul point de vue et refusent de se plier aux règles du pays d’accueil. Quelle honte à vouloir survivre, se sauver nous-mêmes et sauvegarder notre culture ? Quelle honte à ne pas vouloir entendre le muezzin geindre à toute heure, les mosquées pulluler et les voiles s’abattre sur les têtes ?
Voulons-nous une société à l’image de ce qui se passe en Angleterre[6] ?
Oui il y a une universelle "lutte des places", cela depuis toujours et toujours il en sera ainsi, n’en déplaise au philosophe, et avancer l’idée de se souvenir d’où nous venons tous, en remontant à Homo sapiens relève au mieux de l’utopie absurde, quant à dire que seul l’homme a un comportement migrateur, c’est de la simple bêtise puisque les animaux prouvent le contraire tous les ans.
Par contre traiter le lecteur de "crétin" à l’avant-dernière ligne, s’il pense différemment, en avançant l’hypothèse que l’Homme est Homo migrans et seulement, participe plus d’une doxa que d’une conclusion logique.

Mais sans doute Georges Didi-Huberman s'est-il cru capable de faire comme Mahmoud Darwich – et la fille de Jérôme Lindon le même "coup" éditorial que son père – avec Palestine, mon pays : l'affaire du poème, sauf que le pétard ici est mouillé, baigne dans la pensée unique et ne soulèvera aucune montagne. On s'étonne d'ailleurs que Minuit (éditeur de Samuel Beckett et Pierre Vidal-Naquet, entre autres grandes plumes) se soit ainsi perverti sur l'autel de la complaisance...
On ne peut pas accueillir toute la misère du monde (Michel Rocard) ; et Georges Marchais (Secrétaire général du PCF) demandait déjà de fermer les frontières dans les années 1970.
Même le président Macron affirma le 21 novembre 2017 (Restos du cœur) que la France n’a pas la capacité à absorber tous les migrants économiques, même s’ils veulent passer, quoi qu’il en coûte

 

François Xavier

Georges Didi-Huberman & Niki Giannari, Passer, quoi qu'il en coûte, 11 illustrations in-texte, Minuit, 2017, 104 p. - 11.50 €

 

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[1] Jean-Pierre Siméon, Lettre à la femme aimée au sujet de la mort – et autres poèmes, préface de Jean-Marie Barnaud, Poésie/Gallimard n°526, novembre 2017.

[2] Le parti ISLAM, en Belgique veut imposer, à terme, une charia occidentale, à en croire le journal de la RTBF qui lui a consacré un reportage édifiant qui montre bien les travers de cette idéologie : ne pas croiser le regard ni saluer les femmes, port du foulard, viande halal, etc. mariage dès l’adolescence, revoir la mixité dans les lieux publics et "établir un état islamique en Belgique" ; "ça va prendre des décennies, mais le mouvement est lancé."

[3] L’OCDE a rendu public le 20 novembre 2017 un rapport de plus de 350 pages intitulé Le recrutement des travailleurs immigrés : France. Seul un immigré légal sur six viendrait en France pour travailler. L’immigration légale en France est minoritairement liée au travail...

[5] Six Syriens soupçonnés d’appartenir au groupe Etat islamique ont été interpellés lors d’opérations de police menées en novembre 2017 dans toute l’Allemagne. Ces hommes, âgés de 20 à 28 ans, sont aussi soupçonnés de préparer une attaque sur le sol allemand. Les actions policières visaient huit appartements situés dans les villes de Cassel, Hanovre, Essen et Leipzig, a précisé le bureau du procureur à Francfort.

[6] Le 24 mai 2016, la BBC, télévision publique anglaise, diffusa un reportage choc intitulé : The last Whites of the East End, autrement dit : Les derniers Blancs de l’Est londonien. Ce documentaire en immersion dans les quartiers de l’East London, explique que 73% de la population de ce quartier (Newham) est désormais composée de noirs et de "minorités ethniques".

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