Ruth Orkin et le mouvement qui déplace les lignes

Ruth Ortkin (1921-1985) a vécu son enfance et sa jeunesse  à Hollywood car elle était la fille d’une actrice de cinéma muet. Elle fut une des premières femmes à apprendre le photojournalisme au Los Angeles City College.
Dès les années 40 elle quitte la Californie pour New York où elle devient  photojournaliste indépendant. Très vite ses clichés sont publiés par les grands journaux et magazines de l'époque : New York Times, Life, Look, etc.
Elle est considérée comme la pionnière. Et sa jeune femme américaine en Italie, sifflée par les Italiens dans une scène de rue est devenue iconique. Elle reste la photographe sensible au monde et intéressées par tout ce qui s'y passe et elle a photographié comme personne la femme américaines des années 1940 et 1950. Dans son fameux reportage incisif Qui travaille le plus dur ? elle a par exemple comparé  la vie d’une femme d'affaire et celle d’une femme au foyer.
Son ironie est au sommet lorsqu'elle saisit l’agitation dans des salons de beauté, des cocktails, des expositions canines et des plateaux de tournage d’Hollywood. S'y retrouvent des stars telles Lauren Bacall, Jane Russell, mais tout s serveuses, hôtesses, militaires ou simplement des femmes entre elles.
Partout une telle photographe a su déceler de manière incisive et discrète l'évolution du monde occidental sous l'effet des femmes qui commençaient à se libérer.

Jean-Paul Gavard-Perret

Ruth Orkin, Women, Hatje Cantz, Berlin, décembre 2023, 144 p.-, 38€

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