Dix bonnes raisons de ne pas lire "Enjoy" de Solange Bied-Charreton

Solange Bied-Charreton (c)

Il y est fait une trop vive critique de l’autorité paternelle, des duplex du XVIIe arrondissement de Paris et du gratin dauphinois, critique pouvant heurter la sensibilité d’un public de jeunes cadres dynamiques, pour lequel ces articles de bon sens représentent une manière de réussite dans l’existence (pour le duplex, en tout cas).

Il y serait question d’alcool, de joints et de vieilles personnes.

Son auteur ne définit pas assez clairement l’ethos de sa démarche critique dans une perspective post-kantienne, c’est bien assez pour considérer la littérature comme le sarment anti-intellectualiste des philistins de l’Internet.

Parce que c’est une femme qui l’a écrit, et il est rare qu’une femme parle d’autre chose que de son nombril ou de ceux qui l’environne. On s’attendra donc à du témoignage in situ, comment la fille s’est faite larguer par son chien, les efforts conjugués de son coach et de son régime protéiné pour lui faire retrouver la forme, ses engueulades avec sa mère qui « ne l’a jamais comprise ».

Le livre comporte un titre en anglais, ce qui est inacceptable de la part d’un auteur français. 

Pas assez de scènes de cul, c’est dommage. Qui plus est, le personnage principal a tout l’air d’un impuissant, il ne baise pas beaucoup.

Parce que c’est la crise, il n’y a pas de place pour la littérature et autres simagrées en temps de crise. Il est urgent qu’une agence de notation abaisse à Triple Z la note des littérateurs de tout poil.

C’est un peu cruel, comme texte.

Dans son roman, l’auteur n’applique pas la Charte de la diversité en entreprise, pourtant en vigueur depuis 2004, permettant de s’engager pour la lutte contre toute forme de discrimination.

Cette pétasse ne me l’a pas envoyé en service de presse.


Solange Bied-Charreton

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