David Khara, "Atomes crochus"

Alors que rien ne les destinait à se rencontrer, Enzo Maezza et Janet Livingston-Pierce sont propulsés l'un vers l'autre à l'aéroport Fort Worth de Dallas, d'abord dans une collisions automobile saugrenue, qui leur fait rater leur vol, puis par l'explosion d'un avion qui finit sa course dans l'aéroport. L'antipathie naturelle qui va lier initialement ces deux personnages que tout oppose - lui est un criminel tout juste sorti de prison, elle est en voyage d'affaires - va devenir une union pour leur survie, car il apparaît vite que l'explosion de leur avion n'était pas accidentelle... 

David Khara a l'art de coudre son roman de fils blancs pour cacher, dessous, d'autres fils plus ténus et qui se révèlent plus insidieusement à la lecture, si on prendre le temps de lire en luttant contre le rythme imposé par le roman lui-même. Si les personnages principaux sont ce qu'ils paraissent, ils sont aussi beaucoup plus, et les liens des uns aux autres est une construction d'orfèvre. Enzo est-il un criminel ou un redresseur de tords (dans un imbroglio financier qui n'est pas sans rappeler l'affaire Madoff, argent, pouvoir, corruption...) et Andrew Bryniarsky, avec lequel Enzo Maezza a un lien particulier depuis qu'il lui a dévoilé son "crime" pour faire tomber plus gros poisson que lui , n'est-il pas autre chose aussi que cet agent du FBI ? 

Véritable page-turner à rebondissements surprenants et au rythme incroyable, Atomes crochus saura surprendre le lecteur qui s'attend à une course poursuite effrénée mais a priori rectiligne. Une machinerie romanesque tellement bien huilée !


Loïc Di Stefano

David Khara, Atomes crochus, J'ai lu, octobre 2016, 377 pages, 7,80 eur

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