Rencontres Giono 2023
Il y a des gens qui, je crois, ne se libèrent jamais de leurs études et qui – d'ailleurs souvent devenus professeurs ou maître de conférence – continuent donc, sans parfois même s'en rendre vraiment compte, à penser et à écrire, tête baissée, en éternels premiers de la classe.
Des associations comme celles d'Amis d'écrivains ou de peintres, leurs diverses manifestations et publications, leur sont alors tout naturellement des tribunes et des vitrines toutes trouvées, idéales, où venir exposer leurs diverses thèses pompeusement débaptisées en études critiques et constituent aussi pour eux, par la même occasion, des places fortes d'où présenter et proposer à la vente leurs livres de professeurs (dixit Giono lui-même).
Les Rencontres du même nom vont encore une fois s'ouvrir pour quatre jours à Manosque où l'on s'évertue et s'affaire métronomiquement chaque année à littéralement inventer un peu plus et par là parfaire l'image d'un Giono bien lisse et bien peigné, droit dans ses bottes bien cirées, bientôt quasiment momifié, par exemple, en bon père de famille, entre autres héroïcités cautionnées et validée par le cercle rapproché. Vénéré ainsi in situ, comme un dieu dans son temple et par ailleurs régulièrement parfumé à l'encens plus ou moins intello qui monte sans cesse vers lui des universités !
Peut-être suis-je injuste, n'ayant pas pesé mes mots ; mais où est donc la balance ?
Et, là-dessus, pas de prose en interne (Revue Giono) un tant soit peu décoiffante s'il vous plaît ; elle ne passerait d'ailleurs jamais par-delà les grilles au-delà desquelles un tel ticket n'est plus valable !
Poète, vos papiers !
André Lombard
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