"Signac. Les ports de France", un collectif qui signe l’ultime chef-d’œuvre de l’art graphique de Paul Signac

C'est à 65 ans que Paul Signac réalise cette série. En 1929 il est reconnu et célèbre. Il peut alors prendre le temps d’accomplir son rêve. Peindre à l’aquarelle cent ports de France. Une série désormais connue sous le nom de Ports de France. Entreprise dès 1929 elle sera achevée deux ans plus tard. Elle sera le couronnement de sa carrière.
On peut désormais l’admirer. Actuellement exposé au Havre, musée Malraux jusqu’au 16 janvier 2011 puis du 12 février au 22 mai 2011 à Roubaix, à La Piscine, musée d’art et d’industrie André-Diligent.

Une exposition qui présente la totalité des œuvres connues à ce jour. Soit près de 80 aquarelles mises en perspective avec une sélection de peintures de l’artiste témoignant de son attachement profond au monde de la mer. De son amour des ports.
À laquelle s’ajoutent, ici en fin de volume, quelques œuvres historiques dont s’est inspiré Signac.


Paul Signac (1863-1935) a toujours été passionné par les ports. Qu’ils soient maritimes ou fluviaux, traditionnels ou industriels, de France et d’ailleurs... 

C’est grâce à l’intervention de Gaston Lévy, le créateur des magasins Monoprix, qui devient son mécène, que Signac peut s’engager dans l’aventure... Tel un jeune aventurier, Signac acquiert une conduite intérieur Citroën. S’offre un chauffeur. Et file dès mars 1929 vers les ports de la Méditerranée. Il peint deux aquarelles par port. Un pour lui une pour Lévy.

Elles seront réunies tout d’abord dans de beaux albums en cuir. Les aquarelles seront l’ultime fierté de Signac. Un ensemble exceptionnel qui atteste de la vitalité d’un artiste sexagénaire au sommer de son art.


Aussi abouties que variées, ces feuilles témoignent avec éclat d’un plaisir toujours renouvelé de peintre. Observer la diversité des ciels. S’émouvoir des gréements, des architectures portuaires. Et les reproduire.

Aussi précises que concises ces aquarelles se succèdent sans monotonie. Elles furent précieusement conservées à l’abri de la lumière et des regards. Elles furent dispersées en 1995. Et n’avaient jamais été réunies ni exposées. Ni publiées.
Elles proviennent de grandes collections privées et publiques (notamment la collection constituée par James T. Dyke et maintenant donnée au musée de Little Rock, dans l’Arkansas).


Voici l’ultime chef-d’œuvre de l’art graphique de Paul Signac. Ne manquez pas l’occasion...


Annabelle Hautecontre


Marina Ferretti Bocquillon, Denis-Michel Boëll & Alexandre Cantin, Signac. Les ports de France, préface de Frédéric Mitterrand, Avant-propos de François Cachin, Introduction de Annette Haudiquet & Bruno Gaudichon, 284 x 215, 157 illustrations couleurs et N&B, Gallimard, octobre 2010, 222 p. - 35,00 €    

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.