Disparition du photographe John Pfahl, le maître des permutations et des parodies

Très tôt le photographe John Pfalh s’est intéressé aux technologies numériques pour créer une imagerie conceptuelle inspirée par les paysages anglais et à l’aquarelle en vogue à la fin du dix-neuvième siècle comme avec sa série Permutations on the Picturesque scannée et imprimée sur papier aquarelle couché grâce à la première imprimante numérique pour beaux-arts.

Le photographe y introduit souvent sur la largeur ou la hauteur des tirages des quadrillages ou bandes qui rendent le spectateur complice du subterfuge paysager formaté par l'artiste.
L'œuvre questionne le médium, son utilisation de la couleur. Et sa série Altered Landscapes (1981) plaça au centre des problèmes de l'image, entre autres ceux posés par la perception visuelle, qu’elle soit humaine ou réalisée par l’entremise d’une prothèse photographique, et par les représentations du monde opérées par les artistes pendant plus de deux millénaires (Jean-Jacques Naudet).

Le photographe s'est intéressé aussi aux concepts d'exotisme et de pittoresque, de beauté et de sublime - à savoir les questions esthétiques abordées dès le XVIIIe anglais et la question du paysage repris au cinéma par Meurtre dans un jardin anglais  de Greenaway . Existe chez Pfahl tout un travail d'analyse, distance et humour sur l'image et ses "parodies". Le photographe vient du disparaître victime, entre autres problèmes de santé, du Covid-19.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

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