Robert Doisneau. In memoriam
Décédé voici trente ans déjà – et le jour même du populaire et humoristique poisson d'avril, ce qui, en frangin des frères Prévert, ne lui a certainement pas déplu comme viatique ! – Robert Doisneau confiait dans un entretien accordé à Frank Horvat pour Entre-Vues en 1990 : Le monde que j’essayais de montrer était un monde où je me serais senti bien, où les gens seraient aimables, où je trouverais la tendresse que je souhaite recevoir. Mes photos étaient comme une preuve que ce monde peut exister.
Allié de cœur, substantiel par nature, de cet art poétique proprement humaniste et balayant par conséquent d'un vif revers de plume toute spéléologie égotique ainsi que le moindre sacrifice aux stériles modes de création "contemporaine" – bien trop souvent uniquement snobs, cérébrales et/ou idéologiques –, le poète Lucienne Desnoues écrit, dans l'une de ses épistoles (un mot qu'elle aimait bien) à un ami datée du 1er octobre 1975 : Dans notre époque si ridiculement intellectualisée, on a, n'est-ce pas, une envie folle de célébrer les choses de la vie, les chaleurs du bonheur...
Ce dont, chapeau bas et encore merci à lui, Robert Doisneau, de son côté, s'est fait LE chantre en photographie.
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