Un fromageon de mots, bien à point et bien rond

Bon, maintenant on ne va quand même pas en faire tout un fromage ! lance-t-on parfois pour tenter de couper court à certaines situations ou altercations déjà devenues plus ou moins venimeuses.
Mais, n'empêche, entre Lure et Luberon, se trouve encore un minuscule village perché à cheval sur deux vallées qui, croyez-moi, si paisible après-guerre, en produisait alors de tout simplement délicieux à partir de vraiment toutes sortes de laits.

Celui ci-dessus, par exemple, d'août 1969, est, pour sûr, d'une époque – la belle époque ! disent certains – bel et bien révolue, d'un autre temps où dans les rues, parmi les ruines et partout aux alentours, jusque dans l'enclos de l’édénique petit cimetière-jardin toujours sacrément en train de vouloir retourner au sauvage, on rencontrait plus de brebis et de chèvres que d'honnêtes montjustiniens !
Mais cependant – miracolo de la bonne étoile sans doute ! –, toutes et tous étaient pour le moins amis d'une façon ou d'une autre et, mine de rien, s'entraidaient ainsi à vivre sagement, au quotidien !
Maintenant, pour en revenir à nos moutons et à nos chèvres, je vous le jure, ça bêlait un peu dans tous les coins, même parfois en duo de divas à cornes et à barbichettes apparaissant soudain aux encadrements des fenêtres à l'étage de maisons abandonnées quasi sur le point de dégringoler vers l'Encrême ou l'Aiguebelle, selon le versant...
Et je me souviens même très bien que le jeune bouc, insatiable, s'appelait Violette – ma parole, si vous l'aviez vu, une vraie marquise à bouclettes ! – tellement ce salaud se parfumait sans cesse chaque jour bien plus que de raison à toujours la même emboucanante eau de toilette ! 

André Lombard
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