April Dawn Alison : des larmes au rire

Sous le titre du livre qui porte son nom, la créatrice présente ces photos prise au cours d’une trentaine d’années. Hilarantes, énigmatiques et parfois déchirantes, elles dépeignent les nombreux visages d’April Dawn Alison, le personnage féminin d’un photographe basé à Oakland, en Californie, qui a vécu dans le monde en tant qu’homme.
Ce corpus d’autoportraits inédit, qui a été donné au Musée d’art moderne de San Francisco en 2017, commence timidement dans les années 1970 en noir et blanc et évolue dans les années 80 vers une pratique colorée et obsessionnelle inspirée par les représentations de femmes dans le cinéma classique, la pornographie et la BD SM.
pril Dawn est une métamorphe dont les humeurs sont tour à tour  pensives, sobres et perverses. Dans des séquences semi-narratives, elle revêt des personnages secondaires – femme de chambre, femme au foyer, modèle de catalogue, pin-up, esclave sexuelle – qui sont aussi des clichés, conférant à ses autoportraits un caractère ludique.
Le tout dans une  exploration singulière d’un moi non public, les archives contiennent des photographies qui sont belles, hilarantes, énigmatiques le tout accompagné d'essais de Hilton Als (critique pour The New Yorker), Zackary Drucker (artiste multimédia transgenre américain, activiste LGBT), et Erin O’Toole (conservateur au San Francisco Museum of Modern Art).

Jean-Paul Gavard-Perret

April Dawn Alison, April Dawn Alison, Mack, Londres, juin 2023, 220 p.-, 40€

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